Alerte sur la dépendance des enfants aux écrans en Allemagne
14 mars 2023Yeux secs, démangeaisons, douleurs au cou et aux avant-bras, aux mains… autant de problèmes de santé dont se plaignent les enfants et adolescents qui passent trop de temps devant les écrans.
Mais beaucoup ne sont pas prêts à changer leur comportement pour autant et pour cause... Jouer à des jeux vidéo, suivre des programmes en streaming ou encore surfer sur les réseaux sociaux sont devenus pour certains plus qu'un passe-temps.
Ils en sont dépendants au point d'y consacrer des heures et de ne plus avoir de vie sociale. Le nombre de cas problématiques a doublé depuis 2019, en partie en raison des restrictions pendant la pandémie de Covid-19.
Evaluer les risques et aider
En Allemagne, il seraient donc plus de deux millions d'enfants et d'adolescents à passer trop de temps devant un smartphone, une télévision, une tablette, etc.
C'est ce que révéle une étude qui a été menée à l'initiative de l'institut d'études de marché Forsa, en collaboration avec la compagnie d'assurance maladie nationale DAK-Gesundheit, et le Centre allemand pour les questions de toxicomanie chez les enfants et les adolescents de l'hôpital universitaire de Hambourg-Eppendorf. Cette étude met en exergue un certain nombre de préoccupations au sujet de l'impact des écrans sur les enfants et les adolescents.
1.200 familles avec des enfants âgés de dix à dix-sept ans ont été interrogées à cinq reprises, entre septembre 2019 et juillet 2022, dans le cadre de l'étude pour comparer l'évolution de la dépendance aux écrans en Allemagne.
A l'été 2022, environ un enfant allemand sur 16 était dépendant des médias sociaux et des jeux vidéo. Deux accros aux jeux sur trois sont des garçons. Sur les réseaux sociaux, les conduites addictives sont en revanche à peu près équitablement réparties entre filles et garçons.
Selon l'étude de la DAK, les enfants plus âgés et les adolescents ont de plus grands risques de comportements addictifs que les plus jeunes.
Face à l'ampleur que prend le phénomène, le PDG de DAK-Gesundheit, Andreas Storm, a appelé à un élargissement des offres de prévention et d'aide.Selon lui, il est également important que les enfants et les jeunes apprennent à évaluer les risques liés à l'utilisation des médias numériques et à réfléchir à leur comportement quand ils les utilisent.
Ces risques se traduisent par des problèmes de santé, notamment oculaire, des maux de tête, l'obésité du fait de la sédentarisation mais aussi des troubles psychologiques comme l'isolement, le manque d'interaction sociale, le repli sur soi, voire même la dépression.