Appels au calme au Nigeria
19 avril 2011Alors que se profilait déjà sa victoire, le président Goodluck Jonathan est monté hier après midi au créneau pour appeler au rassemblement et à la fin des violences postélectorales. Pour Goodluck Jonathan, ce scrutin n'est ni la victoire du Sud ni celle du Nord mais celle de l'ensemble du Nigeria :
Mes frères et sœurs, nous sommes tous vainqueurs, dans ce contexte, il y a ni vainqueur ni vaincu , les nigérians ont prouvé au monde entier que nous étions capables d'organiser des élections libres , transparentes et crédibles. Avec cette évidence nationale de notre victoire, nous venons de démontrer que malgré nos diversités, le progrès du Nigeria reste un défi majeur pour tous.
Le principal candidat de l'opposition à cette présidentielle, Muhammadu Buhari, a lui aussi appelé au calme et condamné les émeutes qui secouent le Nord du pays et qui ont déjà fait plusieurs morts, des centaines de blessés et le déplacement de plus de 15 mille personnes, selon la Croix rouge nigériane.
Preuve de la gravité de la situation, le couvre-feu a été décrété dans cinq Etats du nord et l'armée multiplie les patrouilles dans les rues en vue de prévenir toutes nouvelles violences. Le colonel Moukaila porte-parole de l'armée nigériane :
L'armée nigériane reste totalement loyale au gouvernement fédéral du Nigeria. Cela dit, nous n'allons pas croiser nos bras face à des individus non patriotiques qui font de la loi une affaire personnelle. L'armée reste solidement engagée à la protection démocratique de la nation.
Selon les chiffres publiés par la Commission électorale nigériane, Goodluck Jonathan a obtenu 22 millions de voix ( 57% des suffrages donc) contre 12 millions de voix soit (31%) à son principal adversaire Muhammadu Buhari. Ce dernier, comme la plupart des populations du Nord du Nigeria, conteste ce résultat et crie à la fraude même si le scrutin a été jugé très satisfaisant par les observateurs internationaux
Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Marie-Ange Pioerron