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Au Togo, les jeunes se lancent dans le recyclage

Élodie Amen
12 novembre 2021

Les jeunes innovent et montrent leur talent à travers diverses expressions artistiques. C’est du moins le cas de Maléki Alayi qui a crée des œuvres d’art à partir d’objets recyclés.

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Image : Elodie Amen

Maléki Alayi utilise les coques de noix de coco comme matière première, qu’il achète dans les marchés ou récupère dans les dépotoirs à Lomé. Le jeune autodidacte vit de son art depuis plus d’une dizaine d’année. Très engagé dans son travail, Maléki Alayi veut aussi transmettre son savoir-faire à d’autres jeunes qui ont envie de réussir mais qui peinent à trouver des opportunités. 

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Togo | Jugend Initiative - ART in Lomé
Image : Elodie Amen

Ce matin, Alayi Maleki est allé faire un tour au marché pour acheter des noix de coco. Une fois ramené dans son atelier, ces noix de coco seront débarrassées de leur amande, travailler, puis transformer en œuvre d’art grâce aux mains expertes de Maléki. Ce jeune artisan togolais est spécialisé dans la fabrication d’objets décoratifs de tout genre à partir de différentes matières notamment la coque de noix de coco. Un savoir-faire original, à travers lequel il exprime son talent au gré de son inspiration. Non seulement, Maléki crée des œuvres d’art originales, mais son travail a une autre portée : celle de protéger l’environnement.

"Mon idée à la base est de me spécialiser dans le recyclage des objets qu’on jette dans la nature et qui polluent la nature. Les noix de coco, les plastiques on peut les retrouver un peu partout, mais on peut aussi leur donner une nouvelle vie. Pourquoi les noix de cocos ? parce que je me dis que je peux les trouver facilement. C’est pour cela que je l’ai pris comme matière première. J’utilise aussi, des calebasses, le fer, le bois, les cornes de bœufs."

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Malgré une formation en télécommunication, maléki a plutôt fait le choix de l’entreprenariat. Installé à son propre compte aujourd’hui, il nourrit le rêve de se faire un nom dans le monde artistique togolais et africain. Son autre défi est celui de transmettre son savoir faire à d’autres jeunes.

Avec une licence en sociologie en poche, Otounou Gbaré, est un passionné d’œuvres d’art, il a décidé de se lancer dans l’aventure artistique auprès de Maléki pour être former.

Maléki Alayi dans son atelier à Lomé
Maléki Alayi dans son atelier à Lomé Image : Elodie Amen

"C’est une vision, une autre manière de voir les choses et de protéger l’environnement. Puisque tout ce que nous utilisons est issue de la récupération. Personnellement, j’ai été étudiant, j’ai une licence, mais j’ai cherché du travail, ça n’a pas marcher. Je me suis lancé dans le domaine artistique pour voir si je pourrai avoir une ouverture. Mon ambition c’est vraiment me professionnaliser, et peut être un jour pouvoir représenter mon pays dans un autre continent, ou un autre pays avec mes œuvres que j’ai appris à faire ici."

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Comme Gbaré, ils sont nombreux à aimer le travail de maléki, un art authentique, original, qui suscite de l’admiration notamment de la part de ses clients. Comme c’est le cas de Richard

"On sent une authenticité, surtout que ce sont des œuvres issus de la récupération. Par exemple celles que j’ai achetés chez lui plaisent beaucoup aux amis qui viennent me rendre visite à la maison."

Kakou un autre client salue le coté polyvalent de Maléki : "J’aime particulièrement ce qu’il fait notamment les sacs en pagnes, la fabrication des enseignes lumineux à partir de calebasse. Il est polyvalent, c’est un designer, il fait beaucoup de choses."

Le reportage d'Elodie Amen à Lomé

Face aux défis de l’emploiau Togo, beaucoup de jeunes se tournent vers l’auto emploi, mais ce n’est pas sans difficultés.

Pour Maléki, la difficulté majeure réside dans l’écoulement de ses œuvres. Des œuvres qui selon lui ne sont pas appréciées à leur juste valeur.

"Nous avons des consommateurs qui n’apprécient pas ce qui est produit localement. Par exemple mes œuvres je les vends principalement en Europe, mes commandes viennent d’autres pays. Ici au Togo je les vends difficilement ; une noix de coco que j’achète à 300 F si je la transforme et la revend à 1000F, on trouve que c’est trop cher. C’est démotivant."

Déterminé, maléki compte bien poursuivre son rêve, malgré les contraintes, et imposer son art pour se faire un nom.

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