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Berlin déplore le manque de solidarité au sein de l'UE

La rédaction francophone | Avec agences
7 juillet 2020

Au cours d’une réunion mardi sur la crise migratoire, le ministre allemand, Horst Seehofer, a critiqué l’inaction de certains pays européens.

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Des migrants continuent de chercher à gagner l’Europe
Des migrants continuent de chercher à gagner l’EuropeImage : AFP

C’est "honteux" ! Ainsi s'est indigné, mardi, le ministre allemand de l’intérieur, Horst Seehofer, lors d’une réunion, par visioconférence, avec ses collègues des pays de l’Union européenne (UE). Les 27 ministres de l’intérieur de l’UE n’ont pas seulement parlé principalement du sauvetage en mer mais aussi de l’accueil des réfugiés.

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Selon le ministre allemand, en effet, l’Union européenne n’a pas encore trouvé une solution pour la prise en charge des demandeurs d’asile, cinq ans après le début de la crise migratoire. 
En 2015, l’Europe a vu affluer à ses portes plus d’un million de candidats à l’exil. Cinq ans après, les pays de l’UE n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord pour réformer leur système commun d’asile.  

Le ministre allemand de l'intérieur, Horst Seehofer
Le ministre allemand de l'intérieur, Horst Seehofer Image : Reuters/F. Bensch


Présidence allemande
La réunion intervient alors que l’Allemagne assure la présidence de l’UE depuis le 1er juillet. Dans l’agenda des six prochains mois pour la chancelière Angela Merkel, il y a, à côté de la gestion de la pandémie par l’Union européenne, la crise migratoire. La réunion tombe aussi au moment où les 180 migrants du navire humanitaire Ocean Viking ont finalement été autorisés à débarquer en Sicile, en Italie, au bout de neuf jours de blocage. 
"Sur le long terme, on ne peut pas laisser l’Italie, Malte, la Grèce ou l’Espagne gérer seuls cette question", a fait savoir le ministre allemand de l’intérieur, Horst Seehofer.

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Le ministre conservateur allemand a déploré le manque de solidarité de l’UE dans la réception des migrants:
"A chaque bateau, il faut de laborieux efforts pour parvenir à une distribution (des migrants) parmi les Etats membres. Et à chaque fois, seule une petite partie (des Etats membres) est prête à le faire. C’est une situation qui n’est pas digne de l’UE". 
Pourtant, l’UE s’attend à une augmentation des traversées de la Méditerranée cet été. En 2015, l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés sur son sol. Le pays s’est entendu en septembre dernier, avec la France, l’Italie et Malte, sur un mécanisme temporaire, basé sur le volontariat, pour une répartition des migrants sauvés en mer. Mais seuls quelques pays comme le Portugal, le Luxembourg et l’Irlande se sont ralliés à cette initiative.

Angela Merkel attendue sur la crise migratoire avant la fin de la présidence allemande
Angela Merkel attendue sur la crise migratoire avant la fin de la présidence allemandeImage : Reuters/K. Nietfeld

 Tâche difficile 
Le ministre Horst Seehofer a exclu de commencer la discussion lors de la présidence allemande de l’UE avec des menaces, comptant plutôt sur "la force des arguments"  pour amener plus d’Etats membres à la solidarité. Il a reconnu la difficulté de la tâche et n’exclut pas le recours à des moyens de pression.

 La Commission européenne doit présenter en septembre prochain la proposition, plusieurs fois repoussée, de réforme de la politique migratoire et de l’asile au sein de l’UE. Le ministre allemand de l’intérieur, Horst Seehofer, espère qu’un "accord politique puisse être trouvé sur les points les plus importants" de ce Pacte d’ici la fin, en décembre, de la présidence allemande de l'Union.

La réforme a achoppé sur la question de la répartition des demandeurs d’asile. Ceux-ci refusent de se voir imposer des pays comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie notamment. En juin dernier, la Cour de justice de l’UE a fait savoir qu’une partie "substantielle" de la législation hongroise en matière d’asile violait les règles de l’UE.