Coup de grâce pour la politique europénne d'asile
21 janvier 2016"L’aveu que la solidarité européenne ne va pas régler la crise des réfugiés est désormais inévitable", se désole la Süddeutsche Zeitung. "Le retour de la solidarité ne sera possible que lorsque la situation sera de nouveau sous contrôle. Et pour réussir ce coup de force, les partenaires européens se tournent vers la chancelière allemande Angela Merkel." L’Allemagne est seule face à la crise, c'est un avis que les éditorialistes de Die Welt partagent. Et pour le quotidien berlinois, la chancelière allemande Angela Merkel aurait tout avantage à suivre la voie de l’Autriche: "Place au Plan B !", lit-on dans les colonnes du quotidien conservateur. Car imposer un plafond pour l’accueil de réfugiés, ce serait regagner en popularité. En Allemagne comme dans le reste de l’Europe. "Angela Merkel pourrait amorcer l’année 2016 avec un bilan positif - 2016, année électorale en Allemagne", rappelle die Welt. Cinq Länder, les régions allemandes, éliront un nouveau Parlement cette année.
Un effet domino
Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Angela Merkel n’a pas le choix : "Tous les pays de l’Union en viendront à adopter des mesures nationales. Que la chancelière le veuille ou non." Il ne se trouve que die tageszeitung, de Berlin, pour demander à la chancelière de ne pas céder. die taz - un quotidien berlinois de gauche proche des écologistes, dont les vues sont pourtant d’habitude bien éloignées de celles de la chancelière conservatrice – die taz avertit: "Si l'on ferme nos frontières, cela se terminera avec, une fois encore, des réfugiés qui se noient ou échouent aux frontières de l’Europe."
Humiliations publiques à la télévision chinoise
La presse allemande s'intéresse également à un reportage diffusé par la télévision publique chinoise, qui fait scandale. Il présente les aveux d'un militant suédois des droits de l'Homme, Peter Dahlin, accusé par les autorités chinoises d'avoir "menacé la sécurité de l'Etat". Des aveux forcés, selon l'ONG Reporters sans frontières. "Ce phénomène de confession publique est de plus en plus pratiqué par la télévision publique chinoise", raconte la FAZ. La Süddeutsche s'alarme d'un regain de "paranoïa" et d'une chasse aux étrangers "qui rappelle les heures noires de la révolution culturelle" - dont la Chine célèbrera d'ailleurs les cinquante ans cette année.