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Quelle date pour la présidentielle au Sénégal ?

19 février 2024

Toujours pas de nouvelle date pour le scrutin présidentiel. Macky sall veut d'abord consulter la classe politique. Différents scénarios restent possibles.

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Manifestants à Dakar le 16 février 2024
La rue sénégalaise exige la tenue de la présidentielle avant le 2 avril 2024Image : John Wessels/AFP

Le président Macky Sall a dit son intention de respecter la décision du Conseil constitutionnel, mais pour l’instant, différents scénarios restent possibles.

En effet, le premier scénario serait celui d’un respect du calendrier électoral, avec des élections le plus tôt possible et en tout cas avant la fin du second mandat du président. 

Macky Sall s’est certes engagé à respecter la décision du Conseil constitutionnel, mais l’annonce de consultations avec les acteurs politiques rend ce premier scénario peu probable.

Les scénarios possibles au Sénégal (audio)

"Pas négociable"

Quinze des vingt candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour la présidentielle ont pour leur part réclamé, ce lundi, que l'élection ait lieu au plus tard le 2 avril, date de la fin du mandat de Macky Sall. 

"La position républicaine que nous avons et qui a été déclinée par quinze candidats c’est de tout faire pour que cette élection, ainsi que la passation de pouvoir, puissent se faire avant le 2 avril du second mandat de Macky Sall", explique à la DW, Dethie Fall un des signataires de cet appel.

Pour Mamadou Lamine Diallo, président du parti Tekki et également candidat à la présidentielle, "ce n’est pas négociable, le 2 avril, c’est la fin du mandat de Macky Sall. Deux mandats de cinq ans maximum, c’est ça la démocratie sénégalaise."

"On ne peut pas revenir sur le processus électoral", Moussa Diaw (Analyste)

Négocier... ou démissionner ?

Le président pourrait gagner du temps en ouvrant des négociations. Ou bien, à l’inverse, brusquer les choses en démissionnant.

C’est plutôt la première option qui semble se dessiner puisque Macky Sall a annoncé des consultations avec les acteurs politiques. 

Mais pour Ibrahima Kane, chercheur à la fondation Open Society, basée à Dakar, Macky Sall a été affaibli par l’avis du Conseil constitutionnel et trois options s’offrent désormais à lui.

"En tant que président de la République, une décision pareille ça peut vous pousser à la démission. Le décret que vous avez pris a été annulé, vous en tirez les conséquences et vous pouvez démissionner. La deuxième option, le président a commencé à le faire, les discussions, qu’est ce qui doit être fait pour une organisation sereine des élections.  Mais il y a aussi une option beaucoup plus radicale, c’est de procéder à la libération de tout le monde et de dire : maintenant, c’est à vous de vous entendre et de proposer cette date au Conseil constitutionnel", estime le chercheur.

Quant à Moussa Diaw, professeur de Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, il estime que "ce qui est important c'est que Macky Sall propose une date après les consultations qu'il veut mener avec la classe politique. Cela va apaiser le climat politique. On ne peut pas revenir sur le processus électoral".

Cliquez sur l'image pour écouter son interview.

Dans le cadre de la décrispation du climat politique, plus de 300 détenus politiques ont ainsi recouvré la liberté depuis vendredi dernier. 
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle