De Pékin à Hong Kong, à la croisée de deux mondes
2 octobre 2019Il y a d'un côté le calme et la sérénité, l'ordre et la rigueur, représentés par la photo en Une de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cette photo montre les impressionnantes colonnes de chars qui défilaient ce mardi 1er octobre sur la Place Tiananmen. Mais le titre qui accompagne la photo rappelle l'autre réalité de la Chine. "Les célébrations chinoises ternies par les violences à Hong Kong".
Ainsi, il y a aussi l'image choisie par la Tageszeitung pour illustrer cette même journée. On y voit un manifestant dans un nuage de fumée, son visage est couvert par un casque et un masque à gaz, il tient un bouclier dans sa main.
"Une interdiction de manifester n'enraye pas la violence et de possibles victimes", dit le quotidien qui critique la méthode employée par le pouvoir hongkongais. "Au contraire, cela ne fait qu'amplifier la résistance."
Un blessé par balle
Pour la première fois, un protestataire a été blessé par un tir à balle réelle. "Il semble que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il y ait un mort" prédit la Taz, alors que "le pouvoir à Pékin exige depuis des semaines une intervention musclée parce qu'il considère les manifestants comme des fauteurs de troubles."
Pour la Süddeutsche Zeitung "la Chine a perdu la face le jour de son anniversaire". Pendant que "des missiles, des drones supersoniques et des sous-marins autonomes sont censés témoigner d'une grandeur militaire et inspirer le respect, le chef du parti communiste Xi Jinping sait que la réelle menace ne vient pas de l'extérieur" mais de l'intérieur.
La SZ estime que le chef du parti communiste "veut une obéissance inconditionnelle" et a clairement fait comprendre lors de son discours hier qu'il "est prêt à user de tous les moyens pour satisfaire cette exigence".
L'unité allemande mise à rude épreuve
D'une célébration à une autre, cette fois en Allemagne, où ce jeudi 3 octobre marque comme chaque année depuis 1990 le jour de l'Unité allemande. La Frankfurter Rundschau en profite pour rappeler que le pays vit toujours à deux vitesses.
"Il y a des raisons qui expliquent le sentiment que les Allemands de l'Ouest et ceux de l'Est se sont déjà mieux entendus qu'actuellement. Ceux de l'Est gagnent en moyenne 17% de moins que ceux de l'Ouest. Dans le même temps, les Allemands de l'Ouest sont consternés de voir des Allemands de l'Est, qui avaient fui par centaines de milliers, être hostile aux réfugiés d'aujourd'hui. Pour la Frankfurter Rundschau, il faut arriver à créer "une histoire commune", sinon "l'unité va échouer".