Dirigeants africains, ces frères devenus ennemis
Les alliances sont fragiles entre responsables politiques africains, surtout dans le contexte des luttes de pouvoir. Ainsi, certains amis d’hier tombent souvent en disgrâce lorsqu’ils tentent de s’émanciper.
Alassane Ouattara - Guillaume Soro
Ancien chef de la rébellion ivoirienne, les liens entre Guillaume Soro et le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, ont longtemps été étroits. Après la présidentielle de 2010, Guillaume Soro a pris parti pour l’actuel président ivoirien. Mais depuis son refus d’adhérer à la coalition mise en place par son ancien mentor, il a été poussé à l’exil, accusé de détournements de fonds.
Félix Tshisekedi - Vital Kamerhe
Ce natif du Sud-Kivu (Est de la RDC) s'était désisté en faveur de Félix Tshisekedi avant l'élection présidentielle du 30 décembre 2018, qui a marqué la première alternance pacifique dans l'histoire du pays. Le directeur de cabinet du président Tshisekedi est incarcéré depuis le 8 avril pour détournement présumé de 50,9 millions de dollars.
Paul Kagame - Faustin Kayumba Nyamwasa
Cet ancien proche du président Paul Kagame est issu des rangs de l’Armée patriotique rwandaise (APR, ancienne rébellion). Il avait quitté le Rwanda pour l’Afrique du Sud en 2010 après avoir été accusé par Kigali d’être responsable d’actes terroristes, dont des attaques à la grenade. Depuis, il dénonce l’autoritarisme de Paul Kagame.
Paul Biya – Titus Edzoa
Titus Edzoa a occupé plusieurs fonctions ministérielles sous Paul Biya. Il a même été conseiller spécial du président camerounais. En 1997, il décide de quitter le gouvernement pour se présenter à l’élection présidentielle. Quelques mois plus tard, il est condamné à quinze ans de prison pour détournement de fonds publics, avant de bénéficier d’une grâce présidentielle en 2014.
Thomas Sankara - Blaise Compaoré
Lorsque Thomas Sankara prend le pouvoir, en 1983, à la faveur d’un coup d’État, il obtient le soutien de Blaise Compaoré, alors capitaine. Mais en octobre 1987, ce dernier renverse son ancien frère d’arme, aussi par un coup d’État. Thomas Sankara perd la vie au cours du putsch.
Faure Gnassingbé - Kpatcha Gnassingbé
Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du chef de l’Etat togolais, purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Soupçonné de de préparer un coup d’Etat, Kpatcha Gnassingbé a été arrêté en 2009. Les Nations Unies ont jugé, en décembre 2014, sa détention "arbitraire". Il a été ministre de la Défense de 2005 à 2008, sous Faure Gnassingbé.