Grogne en Allemagne sur l'engagement militaire au Mali
19 décembre 2016"L’armée allemande ne conduit pas des actions appropriées au Mali. L’approvisionnement en eau pour nos soldats est insuffisant. Les missions d’aides aux populations et aux militaires ne sont pas bien coordonnées." Ce sont les propos de Hans-Peter Bartels relatés aujourd'hui par un quotidien allemand. Selon le représentant de l’armée allemande au Parlement, l’engagement au Mali est l'engagement le plus dangereux des Nations-Unies. Andreas Mehler, professeur de Sciences politiques à l’Université de Fribourg, explique cela par le manque d'expériences de la Bundeswehr. "Je crois que c’est monnaie-courante dans de telles aventures. Il arrive qu’il y ait des faillites au niveau de la logistique. Puisque l’Allemagne n’a pas assez d’expériences, on fait aussi des erreurs. Il faut donc apprendre les leçons du passé, pour éviter les mêmes erreurs", estime l'universitaire.
L'Allemagne compte augmenter ses effectifs
L’engagement militaire allemand se fait dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Mali. Environ 700 soldats allemands contribuent à la force onusienne de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Ce chiffre devrait passer l’an prochain à 1000 soldats. Une approche que salue le docteur Ari Awagana, enseignant à l’université de Leipzig. "Il est de notoriété publique aujourd’hui que tous ces problèmes sont des questions qui regardent tout le monde. Cela ne se limite pas qu’au Mali ou au Sahel. L’Europe est complètement impliquée", note-t-il.
Si l’Europe est impliquée, André Wünster, chef du syndicat de l’armée, a quant même fait part de ses craintes dans la presse. Il redoute que le conflit au Mali ne s’enlise comme ce fut le cas en Afghanistan. Les critiques à l’encontre des soldats engagés au Sahel ne se font pas seulement entendre en Allemagne. Les populations du Sahel sont généralement méfiantes envers les troupes étrangères dans la région, notamment au Niger.
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