Fusillade de Hambourg : qui sont les Témoins de Jéhovah ?
10 mars 2023Une tuerie lors d’un prière des Témoins de Jéhovah à Hambourg jeudi soir (09.03) a fait au moins huit morts, dont le tireur, qui s’est suicidé après l’attaque.
Quatre hommes, deux femmes, et un fœtus de sept mois, dont la mère a été blessée, ont trouvé la mort. Toutes les victimes sont de nationalité allemande. Parmi les nombreux blessés, certains se trouvaient entre la vie et la mort. C’est ce qu’a précisé la police allemande qui a tenu une conférence de presse ce vendredi.
Le bilan aurait pu être encore plus lourd si les forces de l’ordre, qui se trouvaient à proximité, n’étaient pas arrivées rapidement pour mettre fin à ce bain de sang.
Pour fournir les derniers éléments de l’enquête, la police a mobilisé près d’un millier d’agents dans cette opération. L'auteur présumé de l’attaque, Philipp F, a 35 ans. Il n'a pas de lien de parenté avec ses victimes.
L'homme faisait partie de cette paroisse des Témoins de Jéhovah et qu’il l’avait quittée il y a près d’un an et demi, apparement pas en bons termes.
Un mouvement reconnu par l’Etat
En Allemagne, les témoins de Jéhovah comptent près de 170.000 fidèles. Dans le monde, ils sont plus de huit millions.
Après de longues années de batailles juridiques, le mouvement a fini par être reconnu par l’Etat allemand, malgré les critiques de dérives sectaires qui dénoncent des structures autoritaires dans lesquelles aucune critique n’est permise, et qui valent à la confession d’être sous surveillance dans de nombreux pays.
Les témoins se considèrent comme chrétiens mais ont leur propre traduction de la Bible. En résumé, la croyance repose sur le fait qu’ils seront les seuls à être sauvés lorsque se produira la fin du monde, appelé Armageddon. S’en suivra l’instauration du paradis sur Terre dirigé par un gouvernement mondial composé de fidèles.
Eléments troublants
Leurs lieux de culte sont appelés les salles du Royaume. Il en existe près de 900 en Allemagne, comme celle de Hambourg, où s’est produit la fusillade.
Selon l’enquête, cette paroisse n’avait pas fait l’objet de menaces.
Mais le tueur présumé "nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhovah et son précédent employeur", a expliqué la police.
Enfin, un dernier élément troublant : la police avait reçu en janvier une lettre anonyme affirmant que Philipp F. pourrait souffrir d'une maladie psychiatrique mais qu’il refusait de consulter un spécialiste.