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Hergile Ilunga : "Il a été étouffé dans la Jeep"

9 février 2021

Témoignage explosif de Hergile Ilunga, un des fonctionnaires de police ayant participé à l'assassinat du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana en RDC en 2010.

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Une unité de la police anti-émeute à Kibumba (Archives - 08.12.2011)
D'après les témoignages recueillis par la DW, les deux défenseurs des droits de l'homme ont été tués dans l'Inspection générale de la police à KinshasaImage : Getty Images/AFP/S. Maina

Hergile Ilunga : "Moi j'avais la Land Rover et le lieutenant Bruno avait une Jeep. Vers 16H30 nous avons aperçu une voiture de marque Mazda et de couleur grise qui est entrée dans l'Inspection générale de police. Nous ne savions pas quels étaient les occupants. L'un d'entre eux est descendu de la voiture et est monté à l'étage, là où il y avait le commandant en charge de la sécurité et du protocole, major Paul Mwilambwe. C'est là où il y a la salle d'attente pour les visiteurs. 

Vers 17H45, le major Christian Ngoy a donné l'ordre d'amener le chauffeur du véhicule qui transportait le visiteur et de l'embarquer dans le véhicule que moi je conduisais. Il y avait Jacques Mugabo, Saddam, Doudou Ilunga. Moi j'étais toujours au volant quand ils sont montés et ont commencé à l'étouffer.

Le récit de Hergile Ilunga, témoin oculaire du double assassinat

Ensuite il lui ont mis du scotch, et tout ceci se passait dans le véhicule. J'en suis témoin oculaire. On l'a achevé dans mon véhicule à l'Inspection générale de la police. 

Après cela, il y a eu le deuxième groupe composé encore du lieutenant Bruno, qui s'occupait de Floribert Chebeya, cette fois dans un véhicule de la police canine. Il a été étouffé dans la Jeep. 

Ensuite nous étions tous sortis en cortège vers Mitendi. On a enterré Fidèle Bazana dans la concession du général Djadjidja. Après, nous sommes allés déposer le corps de Floribert Chebeya à Mitendi. On a organisé la scène pour faire croire que l'incident était survenu lors d'une aventure avec une femme. Nous avions acheté des préservatifs que nous avions déposés autour de lui pour indiquer qu'il était avec une femme".

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash