Hong Kong a soif de liberté et de prospérité
29 septembre 2014À Hong Kong, la ville des gratte-ciel, la densité est d'environ 6.000 habitants par kilomètre carré, écrit Die Welt. Malgré le peu de place, les habitants de cette zone administrative spéciale bénéficient de plus de libertés personnelles que dans le reste de la Chine. Aujourd'hui, ils sont des dizaines de milliers à protester contre la pré-sélection de candidats pour l'élection du chef exécutif local, qu'ils considèrent comme une restriction de leur droit de vote. À raison, selon Die Welt qui rappelle la promesse d'élections libres faite lors de la rétrocession de l'île à la Chine en 1997.
Hong Kong n'a-t-il pas profité jusqu'ici de sa demi-liberté ? demande la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le statut particulier de l'ancienne colonie britannique garantit à sa population le droit de réunion, une presse libre, une justice indépendante ainsi qu'une administration autonome des affaires locales. L'économie est florissante, et rapporté au nombre d'habitants, elle occupe le 25ème rang mondial loin devant la Chine. La ville est accessible librement, la monnaie convertible... Pourquoi mettre tout cela en péril ? Les contestataires risquent gros, prévient le journal. Personne ne sait jusqu'où Pékin peut aller pour briser les velléités de liberté.
Pour la Süddeutsche Zeitung, ce n'est pas l'amour abstrait de la démocratie qui entraîne des milliers de manifestants dans les rues. C'est l'expérience bien concrète de la mauvaise gouvernance. Pékin installe à Hong Kong des marionnettes qui ne sont redevables qu'au parti communiste et non à la population. Le népotisme et la corruption se sont généralisés et les inégalités sociales se sont creusées.
Pour die tageszeitung, c'est justement la détresse économique qui pousse les gens à manifester en masse. Les prix de l'immobilier ont atteint des sommets inexplorés, l'industrie s'est délocalisée en Chine. Seuls les employés du secteur financier ou au service des millions de touristes chinois qui envahissent la ville chaque week-end ont une chance de s'en sortir. Tandis que les super-riches de Hong Kong continuent de s'enrichir, la classe moyenne fond à vue d'œil et menace de s'apauvrir. Le pouvoir central de Pékin, quoique officiellement communiste, n'a pas su reconnaître cette évolution désastreuse. Doit-on y voir un signe prémonitoire pour le reste de la Chine? s'interroge la taz avant de conclure : oui, car là aussi le pouvoir ferme les yeux sur les inégalités sociales.