La drôle de guerre d'Erdogan
29 juillet 2015Pour die Welt, la tactique du président turc est claire : Recep Tayyip Erdogan utilise froidement la crise à ses frontières pour renforcer son pouvoir à l'intérieur. Il n'empêche, la Turquie mérite le soutien de l'Otan : elle est un allié stratégique et c'est un rôle qu'aucun autre pays de la région n'est capable d'endosser.
La Süddeutsche Zeitung est moins enthousiaste : il suffit qu'Ankara appuie sur un bouton et tout le monde vient à la rescousse. A l'inverse, les membres de l'Otan semblent perdre tous leurs moyens dès qu'il s'agit de la Turquie. L'Alliance atlantique n'arrive pas à exercer une influence pondératrice sur le pays.
die Tageszeitung renchérit : le cynisme d'Erdogan va peut-être lui permettre de remporter les prochaines élections. Mais sur le long terme, le Premier ministre ne fait que renforcer ce qu'il cherche à combattre à savoir, les velléités des Kurdes de Turquie, de Syrie, d'Irak et aussi d'Iran de fonder leur propre Etat.
Un discours dynamite
die Tageszeitung revient également sur le discours du président américain devant l'Union africaine. Un discours dynamite - même si Barack Obama n'a pas osé le "je suis un Africain". Une référence à son prédécesseur, John Kennedy qui avait dit "je suis Berlinois" en solidarité avec les habitants de la capitale allemande. Cela dit, Barack Obama s'est appuyé sur ses origines africaines pour s'attaquer aux dysfonctionnements du continent et demander que soit davantage respectée la dignité humaine. Au-delà des beaux mots, il a évoqué des mesures concrètes, notamment pour garantir les droits des femmes.
Les appels du président américain seront-ils réellement entendus, se demande la Frankfurter Allgemeine Zeitung ? Malheureusement, les élites africaines semblent pour le moment être plus attirées par les crédits chinois, faciles à obtenir et qui ne sont pas soumis au respect des droits de l'Homme que par les bonnes paroles de Barack Obama.
Pour terminer, un mot encore de la FAZ qui se félicite que l'armée allemande assure depuis mardi le commandement de la mission européenne au Mali. Certes l'Allemagne n'est pas aussi active que la France. Mais ces nouvelles responsabilités montrent qu'elle comprend un peu mieux l'importance stratégique du continent africain.