La Bundeswehr encore un an en Afghanistan
29 septembre 2006La Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte les propos de l’ambassadeur allemand à Kaboul, qui a rappelé que les mesures militaires ne suffisaient pas en soi à ramener la paix. La paix qui semble d’ailleurs encore bien loin, en Afghanistan, où les taliban reprennent de la vigueur, comme l’explique la FAZ. Le quotidien cite un spécialiste du pays, Wahid Moshdeh, pour qui le poids des taliban s’est accru avec les dérapages de l’armée américaine dans sa lutte contre Al Qaida. Les milices n’ont pas de mal à recruter des combattants au sein de la population remontée contre les Américains. Et les djihadistes ont, grâce à l’opium et à l’héroine, largement de quoi alimenter leurs caisses de guerre.
Depuis hier, peut-on lire dans la tageszeitung, les soldats de la Bundeswehr stationnés en Afghanistan sont au coeur de la lutte américaine contre le terrorisme. Non seulement leur mandat a été prolongé d’un an, mais l’OTAN a décidé d’étendre son pouvoir de commandement aux troupes de Washington sur le terrain. C’en est donc fini de la séparation entre l’ISAF qui devait soutenir la reconstruction des institutions du pays et les troupes de combat américaines qui luttent contre le terrorisme dans le cadre de l’opération „Liberté immuable“. Et Berlin aura bien du mal, estime la taz, à refuser d’envoyer des troupes dans le sud, la région la plus instable: si tout le monde partage la responsabilité de la mission, pourquoi seuls les Canadiens, les Hollandais, les Danois et les Américains devraient-ils mourir dans la région?
Pour Die Welt, l’Allemagne voit son rôle accru sur la scène internationale. Mais les politiciens allemands n’ont pas forcément les moyens de leurs ambitions. Et il est difficile pour l’Allemagne de prétendre combattre les taliban en construisant des routes tout en appelant les troupes des autres pays, stationnées dans le sud, à faire davantage dans l’aide humanitaire.