La Grèce paralysée par une grève générale
26 septembre 2012La Grèce doit recevoir de ses partenaires européens une aide d'un montant total de quelque 200 milliards d'euros, comme le rappelle volontiers le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble. Mais en échange elle avait promis en février dernier de réduire ses dépenses de 12 milliards d'euros sur deux ans. Or le pays a connu des turbulences politiques (avec des élections législatives et la formation d'un nouveau gouvernement) et les promesses n'ont pas encore été tenues.
Le nouveau gouvernement de centre droite-gauche dirigé par Antonis Samaras est aujourd'hui au pied du mur : les caisses de l'État sont vides et la troïka des créanciers - Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne - réclame l'application de ces mesures. Si elles ne sont pas votées par le Parlement avant le sommet européen du 18 octobre, le versement au pays d'une nouvelle tranche de plus de 31 milliards d'euros risque d'être bloqué. Et la Grèce en faillite.Des mesures impopulaires
Les mesures prévues concernent essentiellement des coupes dans les salaires publics, les pensions et les prestations sociales. Or, la Grèce connaît actuellement sa cinquième année de récession. Le recul du PIB (produit interieur brut) devrait atteindre environ 7% en 2012 contre 4,5% prévu par le plan de redressement. Le chômage touche un tiers de la population active.
D'après un sondage réalisé la semaine dernière, 90% des Grecs estiment que ces coupes budgétaires sont injustes et touchent surtout les pauvres. Bref, les Grecs sont à bout de force. C'est ce qu'ils ont voulu faire savoir avec les manifestations et la grève générale qui a touché tous les secteurs du pays.Quel avenir pour la Grèce?
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a proposé un échelonnement du calendrier pour "donner un peu d'air aux Grecs". À condition qu'ils acceptent de lancer des réformes. Ce qui lui a valu immédiatement une critique du ministre des Finances des Pays-Bas, qui a estimé que cette proposition était "prématurée". Quant à la population allemande, à peine plus d'un quart d'entre elle pense que la Grèce devrait rester dans la zone euro.