"L'Allemagne restera l'Allemagne"
8 septembre 2016Contrairement à d'autres, die tageszeitung ne publie pas de photo d'Angela Merkel à la tribune, mais une assiette de rôti de porc au chou rouge et pommes de terre – un plat typiquement allemand. Ceci pour illustrer, avec un brin d'ironie, l'appel d'Angela Merkel à ses concitoyens à "garder foi" en leur pays : "L'Allemagne restera l'Allemagne, avec tout ce que nous aimons et ce qui nous est cher."
La taz revient également sur la mise en garde de la chancelière, après le succès des populistes de l'AFD – Alternative pour l'Allemagne – aux élections régionales de Mecklembourg-Poméranie occidentale : "si l'on s'oriente en fonction de ceux qui ne cherchent pas de solution, on risque de perdre soi-même l'orientation" a déclaré Angela Merkel, en réponse aux critiques de l'opposition, mais surtout de ses alliés de la CSU, le parti conservateur bavarois, qui se font de plus en plus virulentes depuis la débâcle électorale de dimanche dernier.
Die Welt remarque qu'Angela Merkel a adopté une posture de chancelière-présidente lors de ce débat, se plaçant au-dessus de la mêlée des partis pour rassembler toutes les forces de la république en une grande coalition contre le parti populiste, qui avait fait campagne contre l'accueil des réfugiés. Fini le silence collectif, place au soulèvement des dignes, commente le journal qui, à l'instar de la chancelière, appelle les responsables politiques à modérer leur discours pour ne pas faire le jeu de l'extrême-droite.
Une "étiquette écolo" pour les produits nuisibles
Autre sujet commenté par la presse allemande, la proposition de la ministre de l'Environnement Barbara Hendricks d'instaurer une "étiquette écolo" sur certains produits de consommation. La Süddeutsche Zeitung explique: la ministre veut ajouter une deuxième étiquette de prix sur des produits dont la production a requis l'emploi de matériaux particulièrement rares. Il s'agit par exemple des téléphones mobiles ou tablettes, qui sont produits avec des minerais comme le coltan. Une ressource non seulement rare, mais également extraite des sols d'Afrique dans des conditions sociales et environnementales déplorables. Le journal souligne que l'étiquetage devrait aussi concerner des denrées alimentaires dont la production nuit à l'environnement, par exemple la viande de bœuf issue de l'élevage massif qui produit des quantités astronomiques de gaz à effet de serre. La mesure s'inscrit dans un vaste projet écologique qui doit courir jusqu'en 2030. Un projet "ambitieux mais qui, au regard de la réalité, a des allures de conte de fée", commente la Süddeutsche.