Le Brexit et l'Afrique
21 juin 2016C'est jeudi prochain que les Britanniques devront répondre "oui" ou "non" à une sortie de leur pays de l'Union européenne. L'issue de ce référendum pourrait bien avoir des conséquences sur leur vie de tous les jours. Mais un « Brexit » aurait aussi un effet sur l'Afrique.
La chute de l'empire colonial
Le début de l'aventure européenne de la Grande-Bretagne est lié au démantèlement de son empire colonial. La perte des colonies a ébranlé l'économie du royaume, poussant les Britanniques à rallier la Communauté européenne en 1973. Cette adhésion a permis aux pays du Commonwealth de profiter d'accords commerciaux avantageux avec l'Europe.
La blogueuse Uzo Madu, de nationalité britannique mais d'origine nigériane, s'intéresse aux conséquences de la politique européenne sur l'Afrique, et donc à celles d'un éventuel Brexit, dans son blog « What's in it for Africa ? ».
« La position du Royaume uni au sein de l'UE, en tant que l'un des plus gros contributeurs à l'aide au développement, fait qu'une sortie de l'Union aurait un impact important, non seulement sur le montant des aides allouées à l'Afrique subsaharienne, mais aussi sur la manière dont cette aide serait acheminée et sur son efficacité. »
Accords économiques
Les relations commerciales entre l'Union européenne et l'Afrique ont été fixées par les accords de Cotonou, en 2000, avec une série d'accords de partenariats économiques entre l'UE et les entités régionales du continent, comme la CEDEAO par exemple. Des accords qui pourraient être remis en question si la Grande-Bretagne sortait de l'UE.
Même si Robert Kappel, de l'Institut GIGA de Hambourg, pense que le gouvernement britannique tenterait de maintenir les accords de Cotonou en cas de victoire du « non ». Le chercheur pense en revanche que les conséquences seraient importantes concernant la politique agricole, ou militaire.
« Cela dit, j'imagine que la Grande-Bretagne serait, seule, plus encline à intervenir de façon plus rapide que dans le cadre de l'Union européenne, du fait de ses liens étroits, par exemple, avec le Nigéria, le Kenya ou le Ghana. Mais sans aller jusqu'à suivre l'exemple de la France qui a des bases militaires un peu partout sur le continent. Ne serait-ce qu'en raison du coût que cela représenterait. »
Quoi qu'il en soit, l'Afrique aussi devrait se sentir concernée de près par les résultats du référendum du 23 juin, d'autant que les sondages les annoncent serrés.