Le coeur de la démocratie
22 août 2014Le Parlement est le cœur même de la démocratie, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Et voilà que le gouvernement allemand prend une décision sur des livraisons d'armes sans vraiment l'avoir consulté. Il y a quelque chose qui cloche, écrit le journal. Et la tenue, la semaine prochaine, d'une séance extraordinaire au cours de laquelle la chancelière Angela Merkel doit expliquer cette décision, n'y change rien. Le Parlement est le cœur de la démocratie, martèle le quotidien. Concrètement, cela signifie que ce sont les députés qui statuent sur toutes les questions essentielles de la politique allemande. C'est déjà le cas lorsqu'il s'agit par exemple d'envoyer des soldats allemands à l'étranger. Cela devrait être aussi le cas pour les livraisons d'armes, conclut la Süddeutsche.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung voit les choses autrement. Selon le journal et contrairement à ce qu'affirment certains membres de l'opposition, le gouvernement n'est pas obligé de recevoir l'aval du Parlement lorsque les livraisons envisagées concernent du matériel militaire non létal comme des gilets pare-balles, ou des détecteurs d'explosifs. Il est clair que dans le cas de l'envoi de troupes par exemple, la situation serait différente. Mais, à Berlin, personne n'y pense.
De son côté, die Tageszeitung se félicite du nouveau ton adopté par la politique étrangère allemande. Le chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier a clairement admis les dangers potentiels que comportent les livraisons d'armes. Par ailleurs, il a rappelé que la recherche d'une solution politique pour l'Irak restait la priorité et ce, avec l'implication de Bagdad. Mais d'ici à ce que cette solution arrive, poursuit le journal, il faut garder à l'esprit que les islamistes ne sont pas des enfants de choeur : ils veulent au contraire tester si nous sommes encore sensible aux menaces en matière de politique de sécurité.
Die Welt enfin s'intéresse au conflit israélo-palestinien. Le quotidien estime que le temps n'est pas aux compromis mais qu'un nouveau cessez-le-feu est pour bientôt, un cessez le feu de l'épuisement. C'est pourquoi, selon le journal, on ne peut pas condamner le fait qu'Israël s'attaque désormais aux chefs du Hamas qui sont responsables des violences. Ce n'est que lorsque le prix de la poursuite de la guerre sera douloureux que le calme pourra être rétabli. Quant à la paix, s'interroge encore le journal, il faut rester modeste. Une solution semblable à celle de Chypre serait déjà appréciable. Les armes seraient réduites au silence, au moins pour un temps.