Le ton monte à nouveau entre RDC et Rwanda
30 août 2013Les Nations unies déclarent détenir des informations crédibles et cohérentes sur un soutien de l'armée rwandaise aux rebelles du M23 dans l'est de la RD Congo. Au cours d'une séance à huis clos du conseil de sécurité, le sous-secrétaire général de l'ONU en charge des opérations de maintien de la paix a parlé d'infiltrations de troupes rwandaises en RDC ces derniers jours. Il a aussi accusé le M23 d'être à l'origine des tirs d'artillerie qui ont touché la ville rwandaise de Gisenyi, voisine de Goma, tuant une personne.
Alors que du coté rwandais, les autorités accusent ouvertement la l'armée congolaise d'être à l'origine de ces tirs d'obus, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a réfuté ces accusations, lors d'une conférence de presse ce matin à Kinshasa. Kinshasa affirme par ailleurs que plusieurs centaines de militaires rwandais se trouvent sur son territoire pour soutenir le M23.
Appels à la retenue
Selon des diplomates onusiens, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a contacté le président rwandais Paul Kagame pour lui demander instamment de faire preuve de retenue. Ces diplomates ont également jugé « intenable » la situation à l'Est de la RDC, précisant que la Monusco n'avait pas constaté de tirs sur le Rwanda de la part des forces gouvernementales congolaises.
Du coté rwandais, Pastique MALONGA, professeur d'université et écrivain estime que les tirs viennent des M23 ou de l'armée congolaise. Pour lui, il s'agit d'une guerre congolo-congolaise qui ne doit en rien être exportée vers son pays :
« Le M23 n'est pas rwandais, il est congolais. C'est une résistance congolaise. »
Le M23 annonce son retrait
Pastique Malonga se dit toutefois optimiste pour les relations rwando-congolaises, précisant tout de même que le gouvernement rwandais est en droit de défendre son territoire contre des attaques extérieures.
« Je pense que si le Rwanda a vraiment déployé des troupes à la frontière, c'est légitime, étant donné qu'on a tiré sur des civils du côté rwandais. Mais je ne crois pas que cela puisse entraîner une guerre ouverte. »
Entre temps, sur le terrain des affrontements autour de Goma, les rebelles du M23 ont annoncé la suspension immédiate des hostilités. Ils affirment se retirer de la ligne de front pour permettre une enquête sur les bombardements de Goma et en direction du territoire rwandais voisin.
Un porte-parole militaire de la Mission de l'Onu pour la stabilisation en RDC, la Monusco a confirmé l'absence de combats sur la ligne de front, ajoutant cependant qu'il n'y avait aucun signe de retrait du M23.