Les petits partis ou le poil à gratter politique
16 septembre 2013Les derniers à avoir franchi la barre des cinq pour cent qui permettent d'obtenir le droit de siéger au parlement, ce sont les Verts, il y a 15 ans.... et, plus récemment, en 1998, le parti radical de gauche die Linke. Aujourd'hui, deux partis surtout font parler d'eux : les Pirates et l'Alternative pour l'Allemagne. En réalité les électeurs allemands ont vraiment l'embarras du choix: outre les partis établis, une vingtaine d'autres formations de petite taille se battent pour obtenir leurs suffrages.
Une floraison de petits partis
Certains d'entre eux sont déjà présents dans les parlements régionaux comme les Electeurs libres, les Pirates ou le parti d'extrême droite NPD. On note aussi la présence de l'extrême gauche avec un Parti de l'Egalité Sociale (PSG). Plus folklorique le "parti de la Bavière" réclame tout simplement l'indépendance de ce Land sans oublier les inévitables partis humoristiques, comme die Partei, le Parti, qui se prononce carrément pour la reconstruction du Mur de Berlin. Alors pourquoi cette floraison de petits partis dont la grande majorité n'entrera jamais au Bundestag? La réponse du politologue Karl-Rudolf Korte : "En Allemagne, le système politique se situe au centre. Cela a des avantages et des inconvénients. C'est très positif pour la démocratie mais pour l'opinion publique, c'est ennuyeux. Les grand partis établis ne se différencient pas vraiment les uns des autres. C'est pourquoi les petits partis attirent plus l'attention que dans d'autres pays où le paysage politique est plus hétérogène et plus polarisé"
Ascension et chute des Pirates
Au bout du compte, seuls deux partis occupent vraiment le devant de la scène. Il s'agit par exemple des Pirates, fondés en 2006, et déjà présents dans quatre parlements régionaux. Après une ascention impressionnante, ils ont chuté à l'automne 2012. La nouvelle direction a surtout fait parler d'elle pour ses querelles internes. Le thème qu'ils avaient fait émerger, la compétence dans les domaines de l'internet, a été repris par les grands partis. Il n'est même pas sûr que le scandale de l'espionnage par la NSA, (les services secrets américains), leur profite vraiment, comme le constate Karl-Rudolf Corte:"Le scandale arrive trop tard parce que les médias ne s'intéressent plus au parti des Pirates. Et pourtant le scandale de la NSA est bien leur thème. Ils pourraient tout à fait expliquer ce qui s'est passé."
Démanteler la zone euro
Le parti le plus menaçant pour la chancelière Merkel, est le nouveau parti anti-euro, l'Afd. Il préconise un "démantèlement ordonné" de la zone euro. Dans les sondages, il ne cesse de progresser et se rapproche dangereusement de la barre des 5%. Fondé en février dernier, il a très vite trouvé une certaine audience. L'entrée au Bundestag de ce parti conservateur et contestataire empêcherait sans doute Angela Merkel de reconduire sa coalition actuelle. Mais il faut se souvenir que les partis populistes ont en Allemagne peinent à s'établir au niveau national.