L'UE allège son embargo sur la Syrie
22 avril 2013L'embargo de l'Union européenne devait expirer fin mai. Mais les ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne ont décidé d'y apporter des exceptions. Il faut dire que face à la guerre civile qui s'éternise en Syrie, la tendance générale est à un changement de tactique. Certains pays occidentaux ont exprimé le besoin de fournir de l'aide en terme d'armement aux insurgés syriens. La France et la Grande Bretagne sont plus ou moins prêtes à fournir cette aide. Au cours d'une réunion, samedi, des amis de la Syrie à Istanbul, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a annoncé que son pays allait fournir du matériel non offensif aux insurgés. Une aide qui, d'après le Secrétaire d'Etat, pourrait comprendre du matériel de communication, des gilets pare-balles et des systèmes de vision nocturne, ainsi que des médicaments et des rations alimentaires.
L'Allemagne allège ses réserves
Sur la question, l'Allemagne a une position plutôt réservée et maintient son refus de livrer des armes mais le ministre des affaires étrangères Guido Westerwelle a indiqué ce lundi, en marge de la réunion du Luxembourg que son pays ne ferait pas obstacle à une initiative de ses partenaires européens en faveur d'une levée de l'embargo. L'Allemagne et les autres pays craignent qu'en livrant des armes, celles-ici tombent entre les mains de jihadistes infiltrés parmi les opposants syriens. Une crainte renforcée depuis l'annonce il y a quelques semaines par le Front Al-Nosra, en pointe dans la lutte contre le régime syrien, de son allégeance à Al Qaida. Mais outre l'aide militaire, la levée de l'embargo permettrait aussi la reprise de l'exportation de pétrole depuis les zones sous contrôle rebelle, vers les pays de l'Union européenne. L'UE espère que les recettes pétrolières renforceraient les opposants.
C'est dans ce contexte qu'intervient la démission du chef de l'opposition syrienne. Ahmed Moaz Al-Khatib a démissionné ce dimanche pour la deuxième fois car, il y a près d'un mois, il avait déjà demandé à quitter ses fonctions sans suite favorable de la Coalition. Ahmed Moaz Al-Khatib invoque l'inaction de la communauté internationale face au conflit qui a déjà fait 70 mille morts.