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Mali : la justice s'attaque aux responsables djihadistes

Mahamadou Kane
29 novembre 2023

Cette annonce intervient deux semaines après la reprise de Kidal et dans un contexte marqué par la volonté des colonels de reconquérir l’ensemble du Mali.

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Filmstill Dokumentatio Terror im Sahel - Kampf gegen die Dschihadisten
Image : Inside the Resistance

Parmi les chefs des groupes djihadistes visés par l'enquête menée par la justice malienne figurent Iyad Ag Ghaly, responsable du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, ou encore Amadou Kouffa, de son vrai nom Amadou Barry, chef de la Katiba Macina. Les deux groupes sont affiliés à Al-Qaïda.

Amadou Aya, membre du parti Codem, justifie la démarche du procureur général auprès la cour d'appel de Bamako. Pour ce dernier, elle pourrait aboutir à la délivrance de mandats d'arrêt internationaux contre les auteurs présumés des crimes.

"Parce qu'une fois l'enquête terminée, la justice, si elle estime les faits suffisamment graves, peut délivrer des mandats d'arrêt internationaux contre les auteurs de ces crimes. Et, une fois les mandats d'arrêt lancés, la justice suit son cours, et les poursuites vont continuer", assure-t-il au micro de la DW.

Une action saluée mais une méthode qui divise

Si Yehia Adama du parti Malidenw Hakilina salue l'ouverture de cette enquête visant les chefs des groupes terroristes et des mouvements signataires des accords, celui-ci doute de l'efficacité de la méthode utilisée par les autorités judiciaires.

"Je pense, à mon avis, que le procureur ne devait pas rendre public cela. J'estime qu'il devait mener ces enquêtes en off pour permettre à la procédure d'être plus efficace", estime-t-il. 

"Parce que là, quand vous lancez ce communiqué dans tous les médias, il est évident que les concernés vont prendre leurs précautions. S'ils doivent fuir, ils vont le faire, s'ils doivent se préparer en conséquence pour autre chose, ils vont le faire aussi."

Préparer la paix en dialoguant 

Pour le juriste Fousseyni Doumbia,l'Etat malien est en droit de lancer des poursuites contre les auteurs présumés de crimes dans le nord et le centre du pays. Mais il estime toutefois que la voie la mieux indiquée est le dialogue entre les Maliens. 

"Autant dire que la paix échappe à la justice", affirme-t-il.

Mali: menaces sur la viabilité de l'accord de paix d’Alger

"S'il y a une négociation qui doit s'ouvrir, bien sûr le gouvernement malien n'est pas aux antipodes des impératifs de négociation qui serait à même de s'ouvrir avec les djihadistes maliens en vue de trouver une solution définitive à la crise. Le gouvernement malien a maintes fois rappelé sa volonté de matérialiser les conclusions des différentes rencontres nationales pour la restauration de la paix", a-t-il ajouté.

Dans le viseur de la justice malienne, on retrouve  Alghabass Ag Intalla, Bilal Ag Acherif ou Mohamed Ag Najem, tous signataires des accords d'Alger pour la paix et la réconciliation nationale.