Mobilisation en faveur de Soumaïla Cissé
23 avril 2020Depuis près d’un mois, l’ancien président de la Commission de l'Union économique et monétaire (Uemoa) n’a pas donné de signe de vie.
C’est pourquoi Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre malien des Affaires étrangères, souhaite que les efforts en vue de la libération de Soumaila Cissé soient intensifiés.
Il indique que "tout le Mali se fait du souci pour Soumaïla Cissé. Que chacun fasse le maximum d’effort afin d’obtenir que Soumaïla Cissé soit libéré. Nous sommes en train de passer à une phase plus complexe de la crise que nous vivons. Et n’oublions pas que d’autres otages sont dans les mêmes conditions que lui."
Peu d’engagement des autorités
Le gouvernement malien s’avoue préoccupé par l’enlèvement de celui qui était arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de 2018. Mais Nicolas Tiangaye, ancien premier ministre centrafricain, reste sceptique.
Selon lui, "même si les autorités maliennes font quelque chose, nous souhaiterions qu'elles en fassent davantage, en terme de mobilisation de moyens, pour que Soumaïla Cissé puisse être libéré."
L’ex-ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako, qui a demissionné de ses fonctions le 20 mai 2019, espère ainsi que cet appel va inciter les autorités maliennes à s’occuper plus sérieusement du dossier.
"Si c’était quelqu’un de la majorité, ils s'en seraient plus préoccupés. Ce qui est un peu regrettable. Donc, on espère que cet appel va faire bouger les autorités maliennes et au-delà, d’autres autorités, d’autres pays", affirme-t-il.
Impliquer la communauté internationale
Pour espérer obtenir la libération du chef de file de l’opposition, le constitutionnaliste béninois Robert Dossou invite la communauté internationale à plus s’impliquer dans cette affaire.
L'ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin, Me Robert Dossou qui est aussi l’un des acteurs clés de la Conférence nationale des forces vives de la Nation de février 1990, estime que "les Américains peuvent aider. Les Français aussi peuvent venir en aide au gouvernement. Je crois qu’il faut mobiliser l’opinion publique pour qu’au moins une clarté arrive dans ce dossier. Qu’on nous rassure que quelque chose bouge. Sinon, nous serons tous exposés à des enlèvements de ce genre."
Réponse de Mahamat Saleh Annadif, le patron de la Minusma : "la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali s’est mobilisée dès les premières heures de l’enlèvement de Soumaïla Cissé pour aider à obtenir sa libération. À cet effet, nous sommes en contact avec les autorités maliennes dans l’espoir d’une issue heureuse de cette affaire."
Lors de cet enlèvement, le garde du corps de Soumaïla Cissé avait été abattu par les ravisseurs, dont l’identité n’est toujours pas connue.