Non à l'énergie atomique !
30 mai 2011En fait, la décision d'abandonner le nucléaire civil avait déjà été prise, sous un précédent gouvernement, dirigé par Gerhard Schröder. La chancelière Angela Merkel était revenue sur ce consensus décidé au départ en l'an 2000.
Volte-face d'Angela Merkel après Fukushima
Peu avant la catastrophe nucléaire au Japon, la coalition conservatrice dirigée par Angela Merkel avait décidé le prolongement de 12 ans en moyenne de l'exploitation des centrales.
Et puis, après le séisme et le tsumani du 11 mars dernier, rien n'était plus pareil. La chancelière faisait volte face. Un moratoire de trois mois était mis en place. Et une commission éthique était chargée de voir quand la sortie du nucléaire serait possible. Réponse : d'ici à 2021. La réaction d'Angela Merkel :
« Cela veut dire que nous devons améliorer notre efficacité énergétique et avoir davantage recours aux énergies renouvelables. La commission éthique chargée du dossier souligne par ailleurs que plus la population se sentira concernée par ces changements au niveau des sources d'énergie, plus nous aurons de chance de transformer la société. »
Comment remplacer l'énergie nucléaire ?
Seuls 22% des besoins en électricité sont couverts actuellement par l'énergie nucléaire en Allemagne - alors que les énergies renouvelables contribuent déjà à 17% de la production. Parmi les mesures envisagées par Angela Merkel figure justement le renforcement de ces énergies qui devraient atteindre 35% de la production.
Rien n'ira cependant sans une forte réduction de la consommation d'énergie, qui devrait baisser de 10% d'ici à 2020, notamment avec des appareils électriques plus performants. L'opinion publique est foncièrement anti-nucléaire en Allemagne. Notamment parce que la question des déchets radioactifs ne peut être réglée. Wolfgang Ehmcke lutte depuis des décennies contre la mise en place d'un centre de stockage définitif à Gorleben, dans le nord de l'Allemagne :
"Il y a des gens qui parlent d'une "german Angst" et qui sourient parce qu'ils pensent que les Allemands sont trop angoissés face aux risques liés au nucléaire. Mais moi, je pense que la "german Angst" est une véritable "human Angst", une angoisse humaine. Nous parlons aujourd'hui des risques que représentent les centrales. Mais nous ici, ce qui nous inquiète, ce sont les risques causés par les déchets radioactifs pendant un million d'années."
Ces derniers temps, le parti des Verts remporte succès électoral sur succès électoral au niveau régional. En grande partie parce que les écologistes ont toujours dit « Atomkraft, nein danke», "Non au nucléaire" ! La conservatrice Angela Merkel devait donc réagir.
Auteur : Carine Debrabandère
Edition : Marie-Ange Pioerron