Obsèques nationales pour Ojukwu
1 mars 2012Environ 2.500 personnes étaient présentes ce jeudi à Enugu, sur la place Michael Okpara pour assister aux obsèques nationales de l'ancien chef rebelle nigérian.
La ´depouille d'Odumegwu Ojukwu a été remise à l'armée dès l'arrivée du cercueil à l'aéroport international d'Abuja pour recevoir les honneurs militaires. C'est le président Goodluck Jonathan lui-même qui présidera, demain, la cérémonie d'inhumation de l'icône de la communauté Igbo.
La guerre du Biafra, 1967-1970
Lorsqu'on évoque le Biafra, nombreuses sont les personnes qui ont encore en mémoire la guerre de sécession, et la famine qui a décimé plus d'un million de personnes dans la partie orientale du Nigeria.
Dans les années 1960, le Colonel Ojukwu mène une campagne pour l'indépendance du Biafra, avec le soutien logistique de la France. Les armes tout comme les mercenaires transitent notamment par la Côte d'Ivoire et le Gabon. Selon le colonel français Maurice Robert, responsable Afrique durant la guerre du Biafra, "pour la France, soutenir le Biafra, c'était s'opposer à l'ingérence des Soviétiques sur le continent et préserver ses intérêts pétroliers".
Toutefois, le gouvernement du Nigeria s'oppose au désir de sécession de sa province orientale. Il utilise non seulement des moyens militaires, mais impose aussi un blocus sur les denrées alimentaires pour dompter la population et ses dirigeants. Un embargo qui engendre une famine dévastatrice.
La guerre de sécession dure trois ans, de 1967 à 1970. Ojukwu, défait, s'exile en Côte d'Ivoire. Il ne reviendra au Nigeria que 13 ans plus tard après une grâce présidentielle. A plusieurs reprises, il brigue la présidence du Nigeria, sans succès. Il y a un an, Odumegwu Ojukwu s'était installé à Londres pour des soins médicaux, où il s'est donc éteint il y a trois mois.
Au Nigeria oriental, Ojukwu reste une figure emblématique vénérée. Lors d'une cérémonie à Abuja en son honneur, le vice-président du Nigeria, Namadi Sambo, a rendu hommage à un homme qui « s'est levé et s'est battu pour ce qu'il croyait ».
Auteur : Ramata Sore
Edition : Anne Le Touzé