Opposition réduite au Bundestag
23 octobre 2013Une majorité écrasante, une opposition de quelques 127 élus seulement, c'est le visage du nouveau Bundestag. Et concrètement cela veut dire des difficultés pour exercer le pouvoir critique des deux partis non gouvernementaux die Linke et les Verts. C'est ce qu'explique le politologue Stephan Bröchler de l'université de Giessen au micro de notre confrère Wolfgang Dick:
" Les Verts et die Linke ne peuvent pas demander de commission d'enquête parlementaire ni un vote de défiance. Ils ne peuvent pas non plus demander un contrôle de constitutionnalité à la Cour suprême ou porter plainte devant la Cour européenne des Droits de l'homme. Ce sont des problèmes qui, à mon avis, doivent être résolus..."
Renforcer le rôle de l'opposition
L'opposition doit en effet détenir au moins 25% des sièges, d'après la constitution allemande, pour pouvoir bénéficier de ces droits. Or les Verts et die Linke ne réunissent que 20% des sièges. Une situation qui n'est pas saine pour la démocratie estiment de nombreux observateurs. Pour autant il reste quelques possibilités de se positionner en tant qu'opposition, notamment par les questions au gouvernement. C'est ce que rappelle le député Jan Van Acken, député du parti die Linke interrogé par Wolfgang Dick:
"Naturellement le gouvernement a atteint une certaine perfection pour ne pas répondre. Mais nous aussi, nous sommes devenus très bons pour poser les questions de telle sorte qu'il soit obligé d'y répondre. Je dois dire que tout ce que nous avons pu éclaircir ces derniéres années dans le domaine des livraisons chimiques vers la Libye ou par exemple de l'exportation des armes, est assez considérable ".
Reste que malgré ces assurances, l'affaiblissement du rôle de l'opposition préoccupe aussi le parti de la chancelière Angela Merkel. Il semble qu'une modification des règles de fonctionnement du Bundestag soit inévitable. Et pour renforcer les droits des petits groupes parlementaires, les dirigeants des Verts et de die Linke sont, dit-ils, prêts à se battre. Et s'il le faut aller jusqu'à la Cour constitutionnelle.