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Présidentielle en RDC : la Céni enregistre 24 candidatures

Jean-Noël Ba-Mweze
9 octobre 2023

Une liste qui doit encore être validée par la Cour constitutionnelle. Mais déjà, un air de campagne flotte sur le pays

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Supporters du président Félix Tshisekedi
Outre les soutiens du président Félix Tshisekedi, ce sont ceux de 23 autres candidats qui vont se mettre en ordre de bataille. Image : Justin Makangara/REUTERS

En RDC, les candidats avaient jusqu'à dimanche (08.10) pour déposer leur dossier devant la Céni, la Commission électorale nationale indépendante. Celle-ci a retenu l'enregistrement de 23 candidats et une candidate. 

John Numbi s'invite dans le débat électoral

Le général a choisi le jour de la fin du dépôt des candidatures pour réapparaître publiquement.

Dans une vidéo très largement relayée sur les réseaux sociaux, il lance pratiquement un appel à l'insurrection contre le pouvoir actuel : "Autant nous lui avons donné le pouvoir, autant nous sommes capables de le lui reprendre", menace-t-il. 

Recherché par le justice dans le cadre de l'affaire de l'assassinat du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, John Numbi évoque un "accord" entre l'ancien président Joseph Kabila et l'actuel Félix Tshisekedi au moment de la passation de pouvoir en 2018. Accord que n'aurait pas respecté l'actuel président. 

Il faut "décrisper la situation politique et sécuritaire" (D. Mushagalusa)

Véritable menace qui vient agiter davantage encore le climat électoral déjà envenimé réagit Dieudonné Mushagalusa : "Il y a lieu de craindre qu'il y a un danger réel, qu'il y a une incertitude, qu'il y a l'inconnu qui est en face de nous et la seule bonne manière, la voie royale pour échapper c'est de décrisper la situation politique et sécuritaire de notre pays. Il est plus qu'important qu'on puisse faire un chemin critique sur tout le parcours du processus électoral", affirme le coordonateur du panel des experts de la société civile. 

Thisekedi attaque

Entouré de son épouse et d'une foule de partisans, le président-candidat met en garde contre certains de ses rivaux qui seraient soutenus par l'extérieur et qui voudraient imposer des concepts venus d'ailleurs :  "Des concepts comme la notion du genre. Au Congo nous n'avons pas de problème d'orientation sexuelle. Vous reconnaîtrez ces gens-là lorsque leurs parrains vont leur donner un mot d'ordre pour se réunir, se mettre ensemble pour devenir plus forts."

Des propos qui, même s'il n'est pas cité, visent certainement le Prix Nobel de la paix congolais, le docteur Denis Mukwege dont certains mettent en avant le soutien qu'il aurait de l'étranger. Le Docteur Mugwege, gynécologue, surnommé l'homme qui répare les femmes, fondateur de l'hôpital Panzi qui traite les femmes violées et autres victimes des violences dans l'est du pays, s'est déclaré candidat la semaine dernière.

Mais il n'est pas le seul candidat de poids face au président sortant. 

Moïse Katumbi, l'ancien gouverneur de la province du Katanga et président du parti Ensemble pour la République, l'ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo, sénateur et président du Leadership et gouvernance pour le développement ou encore Martin Fayulu, président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement et coordonnateur de la coalition Lamuka, ont aussi déposé leur dossier. 

Des candidatures menacées

Mais la candidature d'Augustin Matata Ponyo est menacée par les poursuites engagées par la justice contre lui pour détournement de deniers publics. 

Celle de Moïse Katumbi est mise à mal par des doutes sur sa nationalité congolaise. 

Quant à Martin Fayulu qui se voit conforter par les déclarations remettant en cause la réalité de la victoire face à lui de Félix Tshisekedi en 2018, il se montre peu convaincu que le vote aura lieu en décembre : "Est-ce que vous êtes sûr qu'il y aura les élections le 20 décembre ?" s'interroge-t-il au micro de la DW. "Je ne suis pas sûr. Est-ce que nous sommes dans un processus crédible ? Quel est le nombre exact d'électeurs ?"

Des questions qui restent ouvertes pour l'instant. Celle sur une candidature unique de l'opposition aussi. 

En attendant, la liste définitive des prétendants à la magistrature suprême ne sera publiée qu'après une étude minutieuse des dossiers par la Céni et la Cour constitutionnelle.

On rappelle que le 20 décembre doit être jour d'élection présidentielle, mais pas seulement. Ce jour-là les Congolais et Congolaises devront voter aussi pour des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des conseillers communaux.

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze