Le 1er décembre, le président tchadien a tenu un point de presse au palais Toumaï (le palais présidentiel) après le communiqué de son ministre des Affaires étrangères le 28 novembre. Il a confirmé la décision de rompre les accords de coopération en matière de défense avec la France sans "logique de substitution".
Pour dissiper toute ambiguïté, le général Mahamat Idriss Deby a déclaré que "cette décision de rupture ne représente en aucun cas un rejet de la coopération internationale, ni une remise en cause de nos relations diplomatiques avec la France" quelques jours après l'annonce surprise de la rupture de ces accords avec son allié traditionnel, qui remontent à l'indépendance du pays le 11 août 1960.
Mise en place d'une commission
Le Premier ministre Allamaye Halina a créé mercredi dernier une commission spéciale pour superviser la dénonciation de l'accord de coopération en matière de défense entre Paris et N'Djamena. Le rôle de la Commission est de superviser un "retrait organisé des engagements bilatéraux".
Cette commission, présidée par le ministre des Affaires étrangères, est chargée "d'informer officiellement les autorités françaises par voie diplomatique de la dénonciation de l'accord de coopération militaire", selon un arrêté du Premier ministre.
Manifestation de soutien
La décision du Président Mahamat Idriss Déby Itno a provoqué une manifestation jeudi matin à Abéché (Est du Tchad). La manifestation a débuté à la place de l'indépendance d'Abéché et s'est terminée au gouvernorat de la ville où le gouverneur de la province du Ouaddaï, Bachar Ali Souleymane, les attendait.
Les environs du stade de N'Djari ont accueilli ce vendredi une foule d'environ 300 à 500 personnes, dont de nombreux mineurs, avec des affiches proclamant en français ou en arabe "Tchad hourra, France barra" (dehors) et des drapeaux aux couleurs du pays.
Pour analyser cette actualité, Eric Topona reçoit trois invités sous l'Arbre à Palabres :
- Francis Laloupo, journaliste, enseignant en géopolitique et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
- Thierry Vircoulon, chercheur associé au programme Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (IFRI).
- Gondeu Ladiba, sociologue et anthropologue à l'Université de N'Djamena.
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