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L’OIF renonce à l’audit externe du fichier électoral en RDC

Jean-Noël Ba-Mweze
5 mai 2023

Des opposants avaient fait pression pour remettre en cause la légitimité de l'Organisation internationale de la francophonie, actuellement dirigée par une Rwandaise.

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Un homme s'enregistre sur le fichier électoral de la Céni
Les tensions entre la RDC et le Rwanda s'immiscent dans l'audit du fichier électoral Image : Benjamin Kasembe/DW

Après que l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), a renoncé à l'audit externe du fichier électoral en RDC, la Commission électorale nationale indépendante (Céni), envisage de faire auditer ce fichier par une autre organisation internationale. 

Dans une correspondance adressée au président de la Céni, l'OIF explique sa décision par l'impossibilité de réaliser ce travail dans le trop court délai prévu par le calendrier électoral. La Cèni avait demandé à l'OIF de faire l'audit du fichier électoral du 15 au 20 mai. 

Pour Jean-Baptiste Itipo, directeur de la communication de la Céni, "il appartient désormais à l'Assemblée plénière de la Céni d'examiner la possibilité de faire auditer le fichier par d'autres structures compétentes qui existent à travers le monde." 

Cette décision de l’OIF est survenue après que plusieurs Congolais se sont opposés à l'audit du fichier électoral par une organisation dirigée par la Rwandaise Louise Mushikiwabo.  

Un agent de la Céni lors d'une enrôlement d'électeurs
La Céni devra trouver une nouvelle structure pour mener l'auditImage : Benjamin Kasembe/DW

Une question de "souveraineté" 

La Nouvelle société civile avait lancé mardi (02.05) une pétition en ce sens. Le Rwanda est en effet accusé de soutenir les rebelles du M23 qui déstabilisent l'est de la RDC.  

Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise, estime que "la pression du peuple congolais a payé. Nous croyons en l'expertise locale et nous devons y travailler intensément. Nous devons exercer notre souveraineté pour prendre notre destin en main. Mais s’ils se désistent ainsi c’est qu'ils ont déjà préparé un autre plan. Ils peuvent nous revenir sous forme d'autres organisations étrangères. Ce qui risque d'être très dangereux pour le peuple congolais."

La question préoccupe également la mission des églises catholiques et protestantes pour l'observation conjointe des élections.

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

Trouver un remplaçant 

Monseigneur Donatien Tshole, secrétaire général de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), souligne qu'on peut trouver une alternative mais qu’il sera difficile de l’obtenir en RDC. 

Pour lui, "si ce n'est pas l'OIF pour des raisons que nous dirions politiques, on peut trouver une alternative qui rassure, aussi par rapport à l'objectivité et l'efficacité. On peut avoir des compétences. Le président Dénis Kadima sait ce que nous pouvons trouver dans le pays et il est sincère là-dessus, en disant que cela sera difficile de trouver une organisation qui a toutes les compétences." 

Monseigneur Tshole a fait cette déclaration à l'issue d'une rencontre avec Denis Kadima, président de la Céni.  

La Céni et l'OIF ont toujours collaboré dans l’organisation des élections. C'est l'OIF qui avait audité, du 6 au 25 mai 2018, le fichier électoral pour les élections du 30 décembre 2018.

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze