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Fin de la visite en Chine de Félix Tshisekedi

30 mai 2023

La première visite du président congolais était consacrée au renforcement du partenariat sino-congolais et à la renégociation des contrats miniers entre les deux pays.

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Portrait du président congolais, Félix Tshisekedi
Le président Félix Tshisekedi était accompagné en Chine d'une importante à délégationImage : Arsene Mpiana/AFP/Getty Images

Quelques mois après s’être engagé à renégocier les contrats miniers congolais, Félix Tshisekedi a joint le geste à la parole et s’est envolé pour Pékin où il a rencontré son homologue Xi Jinping. 

Pour le président congolais, il s’agissait en particulier de revoir le contrat signé en 2008 par son prédécesseur, Joseph Kabila parce que jugé trop favorable à la Chine. 

Sur le papier, l’accord prévoyait que la Chine construise des infrastructures en RDC et qu’en contrepartie elle soit autorisée à y exploiter des minerais. Sauf qu’une enquête de l'inspection générale des finances a révélé par la suite que Pékin avait engrangé des bénéfices de plusieurs milliards de dollars tandis que la valeur des infrastructures fournies ne dépassait même pas un milliard. 

Les explications de Jean Noël Ba-Mweze à Kinshasa

Il s’agit donc de modifier les termes du contrat. Tout en se montrant patient comme l'explique Grégoire Kiro, député et deuxième vice-président de la commission économique et financière à l'Assemblée nationale. 

À l'en croire, "il ne faut pas croire que le chef de l'Etat est allé en Chine, qu'il a négocié et que les termes du contrat ont changé directement. Non. C'est un processus qui vient de commencer et j'ai bon espoir qu'il va aboutir parce qu'au moins on sent la volonté de changer les choses contrairement au régime passé qui a signé un contrat léonin et dans son exécution, qui s'est montré tellement complaisant que les choses ont tourné au vinaigre pour notre pays. C'est un processus. Il vient de commencer. Il prendra du temps. Mais au final, nous serons gagnants."

Trop peu d'entrepreneurs ?

Encore faut-il que Félix Tshisekedi soit bien conseillé : Matthieu Takizala, économiste et entrepreneur, regrette que le président congolais n’ait pas emmener avec lui davantage d’opérateurs économiques : 

"Il fallait dans la suite du président Tshisekedi qu'on puisse avoir aussi 500 chefs d'entreprises qui ont des modèles économiques qui pouvaient faire face à la réalité. Ce sont des erreurs que le Congo fait toujours. Même dans ce contrat, les réalisations étaient toujours faites par des entreprises chinoises. Or, logiquement, il fallait dans l'écosystème du contrat, qu'on puisse mettre aussi les entreprises locales qui puissent bénéficier de l'exécution de ces contrats", affirme Matthieu Takizala.

Mineurs dans une mine de cobalt près de Kolwezi (illustration)
Mineurs dans une mine de cobalt près de KolweziImage : Federico Scoppa/AFP/Getty Images

La Chine est un investisseur majeur en République Démocratique du Congo, où elle domine la lucrative industrie minière. Elle est aussi la principale destination des produits miniers congolais dont le cobalt, un minerai particulièrement recherché pour la transition énergétique et dont la RDC est le premier producteur mondial. 

À l’issue de cette visite, les deux pays ont signé   un accord de coopération à travers le ministère du Numérique et la firme chinoise Huawei.

En 2008, la RDC avait signé un partenariat économique avec un groupe d'entreprises chinoises pour une exploitation des minerais contre les infrastructures. Ce contrat qualifié de léonin a fait l’objet d’une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) qui a décelé de graves malversations financières.

Par ailleurs, la RDC devait être bénéficiaire d’infrastructures d’une valeur de 3 milliards de dollars, mais 15 ans après, seuls 822 000 millions ont été exécutés, selon la partie chinoise, alors que l’IGF estime que les travaux ont été surfacturés.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze