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Qui pour être le porte-parole de l’opposition en RDC ?

Jean-Noël Ba-Mweze
27 mars 2024

Deux mois après l'investiture du président Félix Tshisekedi pour un deuxième mandat, les opposants restent divisés autour du poste de porte-parole de l'opposition.

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Les opposants Martin Fayulu et Matata Ponyo
Dans un contexte politique et social complexe, la question de la représentation de l’opposition au sein des institutions reste un enjeu majeur pour la démocratie en RDC.

Lors de son investiture en janvier dernier, le président Félix Tshisekedi avait enjoint l'opposition de désigner un porte-parole.

Certains opposants précisent qu'il ne s'agit pas d'un cadeau du président, mais plutôt d'un droit, alors que d'autres continuent d'exiger des élections transparentes et ne veulent pas accepter le poste dans les conditions actuelles.

Un poste qui divise

Ensemble pour la République, le parti politique de Moïse Katumbi, qui est arrivé deuxième aux élections de décembre 2023, rappelle que le porte-parolat de l'opposition est un droit constitutionnel.

"Jusqu'à aujourd'hui vous savez bien qu'on n'a toujours pas de Sénat et l'agenda parlementaire n'a pas encore prévu ces questions-là. On ne peut pas l'imputer à l'opposition. Nous comptons exercer tous nos droits constitutionnels pour défendre notre démocratie en danger", a déclaré Hervé Diakese, porte-parole d'Ensemble pour la République.

Le président Felix Tshisekedi prestant serment le 20 janvier 2024.
Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, a largement remporté les élections de décembre 2023 qualifiées de "simulacre" par l'opposition.Image : Arsene Mpiana/AFP

Mais telle n'est pas la position de la coalition Lamuka qui redoute une stratégie du président Tshisekedi consistant à débaucher dans l'opposition afin de légitimer des élections contestées. Le poste de porte-parole de l'opposition n'aura de sens qu'après des élections issues d'un dialogue franc estime Lamuka.

"Nous ne nous sentons pas concernés. Personne ne peut parler du porte-parolat de l'opposition car il n'y a pas eu de majorité dégagée, moins encore d'opposition clairement identifiée par le peuple souverain. Nous voulons qu'il y ait un dialogue franc pour que les réformes nécessaires puissent arriver vite", a souligné Prince Epenge, de la cellule de communication de Lamuka.

L’opposition déstructurée

Christian Moleka, coordonnateur de la dynamique des politologues de la RDC, la Dypol, estime que les divisions de l'opposition ne facilitent pas la désignation d'un porte-parole.

"Entre un FCC qui n'a pas participé aux élections et qui n'a donc pas intérêt à jouer ce rôle ou un Lamuka qui a boycotté les législatives, qui n'est pas représentée au Parlement et qui ne verrait donc pas d'intérêt à ce qu'un porte-parole désigné par des députés d'Ensemble donnent le leadership à Katumbi et puis enfin, Katumbi qui a contesté les scrutins mais qui veut jouer un rôle au sein du Parlement. Vous avez cette opposition à trois têtes" a-t-il expliqué.

Le poste de porte-parole de l'opposition est prévu par la constitution de 2006. Mais les opposants n'ont jamais réussi à se mettre d'accord pour l'occuper.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze