RDC : les jeunes se lancent massivement en politique
2 août 2023En prélude aux élections de décembre prochain, la scène politique congolaise est en ébullition avec le traitement des dossiers de candidatures.
De nombreux jeunes ont décidé de quitter les mouvements citoyens pour se jeter dans l'arène politique en intégrant le parti au pouvoir ou ceux de l'opposition pour disent-ils tous, "tenter de changer la gestion de la chose publique".
Changer le pouvoir de l'intérieur
Kambale Sankara Bin Kartumwa fait partie des jeunes activistes qui ont décidé d'intégrer les rangs de la majorité au pouvoir pour influer dans les prises de décisions. Pour lui, il serait difficile de se faire entendre s'il intégrait un parti de l'opposition.
"Nous sommes là pour changer ce qu'on était en train de dénoncer. La meilleure façon de changer les choses c'est quand on a la responsabilité et c'est pourquoi nous sommes allés vers le parti au pouvoir pour leur dire voici ce que on était en train de vous dire, vous devez changer ça", déclare-t-il au micro de la DW.
"Partir à l'opposition ce serait comme si j'étais dans la LUCHA, mais je dois aller là où on gère la Res Publica pour imposer mes valeurs et mes principes, selon la vision du Congo que nous voulons tous."
Gonfler les rangs de l'opposition
Ancien membre du collectif Amka Congo, un mouvement citoyen actif en province du Nord-Kivu, Jacques Sinzahera explique avoir intégré la sphère politique aux cotés de l'opposition, car selon lui l'opposition partage les mêmes valeurs que les mouvements citoyens.
Il dit aller en politique pour continuer la lutte.
"Nous y allons pour chercher maintenant un espace de s'exprimer pour la population, afin que le combat et l'amour qu'on a pour le Congo puissent atteindre son but, mais dans le vrai sens. On a pris ce courage, je ne pense pas que la population doit nous comparer aux autres, non, nous on a montré quand même qu'on est capables de combattre les anti-valeurs sans mandat, sans pouvoir", explique-t-il à la DW.
La société civile reste en retrait du politique
La LUCHA estime cependant ne pas être disposée à accompagner ses anciens membres qui ont décidé de s'engager en politique.
"Nous n'avons pas la prétention de se constituer en une école politique, encore moins en une pépinière", affirme Moise Hangi, militant de la LUCHA.
"Cela veut dire que nous n'allons pas les accompagner. Ils ont la bénédiction de la LUCHA, mais ils n'auront pas l'accompagnement de la LUCHA par ce que nous sommes censés sauvegarder notre caractère non partisan, ce n'est pas une trahison, loin de là c'est juste une continuité de la lutte."
Plusieurs analystes encouragent les jeunes à entrer dans la sphère politique congolaise dans un pays où environ 60 % des habitants ont moins de 20 ans.