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Ce qu'il faut savoir au sujet du groupe terroriste Lakurawa

La rédaction francophone
13 décembre 2024

Des attaques jihadistes seraient l'œuvre d'un groupe terroriste appelé Lakurawa, qui sévit depuis quelques mois dans les zones frontalières du Niger et du Nigeria.

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Des régugiés sur un site de déplacés
Mercredi, la BBC avait indiqué qu'une attaque jihadiste particulièrement meurtrière avait frappé la veille, la localité de Chatoumane, dans la zone de Téra (ouest) près du Burkina FasoImage : AP/picture alliance

Lakurawa qui signifie "recrue" en langue Haoussa, serait originaire de communautés pastorales du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Affiliés à des groupes dits djihadistes opérant dans la région du Sahel, notamment l'Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et le JNIM, les combattants Lakurawa se sont établis il y a quelques années dans les Etas de Sokoto et de Kebbi au Nigeria.

Au début de leur installation, leur présence était très appréciée par la population car les Lakurawa se sont investis de la mission de combattre les bandits et autres Kidnappeurs qui sévissent dans les Etats du Nord-Ouest du Nigeria. Ils mènent aussi quelques opérations caritatives à l'endroit des populations. 

Mais progressivement, les combattants Lakurawa ont commencé à dérouler des activités terroristes. Un expert nigérian en sécurité estime que les Lakurawa ont interdit les activités d'autodéfense au sein de ces communautés, désactivant ainsi les réponses de sécurité locale.

Imposer la Charia

Ils imposent des lois strictes basées sur leur interprétation de la Charia, collectent ensuite la Zakat auprès des communautés locales et utilisent la violence pour asseoir leur autorité. De plus, des codes vestimentaires stricts sont imposés, les femmes étant tenues de porter le Hijab et les hommes, une longue barbe et des pantalons raccourcis.

Les autorités militaires nigérianes ont lié l'émergence du groupe Lakurawa a l'instabilité politique dans les Etats voisins. Une situation qui s'est accélérée après le coup d'Etat au Niger en juillet 2023, perturbant les patrouilles militaires conjointes le long de la frontière entre le Niger et le Nigeria.

Des hommes dans un village
Selon l'organisation Acled au moins 1.500 civils et militaires sont morts dans des attaques de groupes armés depuis un an au Niger, contre 650 entre juillet 2022 et 2023Image : Philippe de Poulpiquet/LE PARISIEN/PHOTOPQR/MAXPPP/picture alliance

Recrudescence des attaques de groupes jihadistes

Ces dernières semaines, les Lakurawa ont été rendus responsables de plusieurs attaques au Nigeria dont celle du village de Mera dans l'Etat de Kebbi qui a fait 15 morts le 9 novembre dernier.

Au Niger, les Lakurawa seraient responsables de l'assassinat du chef du village de Sansa Koira et celle du village de Gueza dans le département de Dioundiou (Région de Dosso) où ils ont égorgé cinq personnes.

Ils seraient aussi responsables de l'attaque survenue ce 11 décembre 2024 a Mountseka dans le département de Konni (Région de Tahoua), ou une horde de terroristes à moto a pris d'assaut la position des forces chargées de la sécurisation de la station de pompage du pipeline Niger-Benin.

Fin novembre, l'armée nigérienne affirmait avoir tué plus d'une dizaine de combattants du groupe Lakurawa lors d'une embuscade aux environs de la ville de Konni dans la région de Tahoua.

Les autorités nigériennes sont très préoccupées par ce groupe terroriste qui mènent de plus en plus d'attaques dans les environs de la route nationale RN1, qui constitue le poumon de l'économie du pays. Cette voie routière était épargnée par les attaques djihadistes ces dix dernières années.