Réorganisation de la Bundeswehr
3 novembre 2004Karstadt, Opel et maintenant Struck, écrit la Frankfurter Rundschau. Partout des suppressions d’emplois, des diminutions de budgets et des fermetures de sites. Réduction des coûts et retour sur le cœur de métier sont la devise générale. Avec sa restructuration de la Bundeswehr, le ministre de la défense est sans doute plus proche de l’ère du temps que certaines entreprises qui se voient délaissées par leurs clients. Mais ces inquiétudes sont-elles vraiment justifiées ? se demande le journal. Ce n’est qu’une fois la vague de colère dissipée, qu’on pourra réellement estimer les conséquences négatives pour les communes.
Pour la Süddeutsche Zeitung, Peter Struck a marqué un grand coup. Sa décision ne tient pas à un accès soudain de désespoir, c’est au contraire la plus raisonnable du point de vue économique. La Bundeswehr va être réorganisée et ses effectifs seront réduits. D’autre part l’armée va être équipée de nouveaux avions de combats Eurofighter et de nouveaux blindés. Des frégates et des sous-marins allemands vont opérer dans le monde entier. En un mot : la vieille armée de défense du pays doit se transformer en l’espace de dix ans en puissante troupe de combat prête pour des interventions à l’étranger. Du moins sur le papier. Tout cela doit évidemment être financé et ce n’est possible que si on fait des économies ailleurs. Si l’on veut que l’armée allemande réponde aux exigences du 21ème siècle, alors il faut renoncer à certaines choses, conclut la Süddeutsche, dans le cas présent, il s’agit d’une partie des effectifs et de certains sites militaires.
La fermeture de bases militaires n’est que la suite logique d’une politique de défense engagée il y a des années, écrit pour sa part la Tageszeitung. Mais jusqu’à présent aucun gouvernement n’avait osé prendre des mesures concrètes. Une restructuration de l’armée est inévitable, estime le quotidien. Les grandes batailles de chars d’assaut et les luttes au corps à corps, qui demandaient des centaines de milliers de soldats, sont aujourd’hui des choses du passé. Il faut savoir en tirer des conséquences, tout comme on le fait sur le plan technologique face à l’évolution des équipements. Après tout, personne ne s’étonne qu’on ne fabrique plus aujourd’hui de hallebardes. Quant aux plaintes des communes, poursuit la taz, elles sont certes compréhensibles, mais en aucun cas justifiées : ce n’est en effet pas le rôle de l’armée d’assurer la prospérité économique des régions.