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Un centre pour aider les toxicomanes

Robert Adé
10 décembre 2021

Le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar aide les patients à se désintoxiquer et ensuite à se réinsérer dans la société.

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Photo d'illustration
Photo d'illustrationImage : Al-hadji Kudra Maliro/AP Photo/picture alliance

Le Sénégal possède la seule unité de soins pour toxicomanes en Afrique de l’Ouest. Situé à Fann, le Centre de prise en charge intégrée des addictions accorde une attention particulière aux femmes. 
"Je m’appelle Doudou Sakhir Thiam, rue 1, angle 16 à la Médina. Tout le monde me connait. C’est là-bas que j’ai vécu. J’y ai passé toute mon enfance… Je connais très bien la drogue. Je suis dedans depuis 1982. A l’époque, je fumais, puis je me l’injectais. Tous mes amis sont morts à cause de la drogue. Grâce au Cepiad, je suis retourné dans ma famille." C'est ainsi que témoigne Doudou Sakhir Thiam, 60 ans. 

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Ouvert à tous 

Le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar est une unité du service de psychiatrie logée dans l’enceinte du Centre hospitalier universitaire de Fann.  
C’est le premier centre de traitement des personnes dépendantes de substances psychoactives en Afrique de l’Ouest.  
Le docteur Ibrahima Ndiaye, psychiatre – addictologue, coordonnateur adjoint du CEPIAD explique de le centre reçoit tout le monde. "Des gens qui viennent de Mauritanie, de Guinée, de Gambie… On reçoit des gens qui viennent des couches sociales les plus défavorisées. Mais dans le programme méthadone, on reçoit aussi des gens qui viennent des milieux aisés, parfois des milieux insoupçonnés où vous ne penseriez pas qu’il y ait de la consommation de drogues. On reçoit aussi beaucoup de jeunes qui s’intéressent plus à la consommation de cannabis. Et souvent, ce sont les parents qui nous les amènent" précise t-il.

Ecoutez le reportage de Robert Adé

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Priorité aux femmes

De 2015 à ce jour, le Cepiad a traité plus de 2.000 patients. Le centre focalise son action en particulier sur les femmes vulnérables et les travailleuses du sexe, indique le docteur Ibrahima Ndiaye. Il explique qu'" il y a beaucoup de femmes qui consomment des drogues, surtout les drogues injectables. Elles sont plus vulnérables que les hommes. Très peu viennent en consultation. Depuis quelques années, on adopte des stratégies innovantes pour les attirer. On a identifié des activités spécifiques notamment les batiks, la couture pour que ces femmes puissent venir dans le centre."
Aïcha, jeune déscolarisée, est consommatrice de drogues depuis l’âge de 14 ans. Aujourd’hui âgée de 20 ans, elle aimerait tout arrêter.
"Je suis devenue toxicomane à cause des problèmes familiaux. On fumait surtout du cannabis. Bien sûr que j’ai entendu parler du Cepiad. J’aimerais y aller afin de me défaire de cette dépendance et reprendre une nouvelle vie. C’est mon souhait. "
Chaque semaine, le Cepiad organise des consultations en addictologie, en tabacologie, et parfois, des activités de convivialité telles que les causeries-débats et les repas communautaires.  
El Hadji Ousseynou Ndiaye est un ancien consommateur de drogues. Aujourd’hui, il est l’un des médiateurs du centre.  
" Certes, nous étions des consommateurs de drogues. Maintenant tout a changé. Nous ne sommes plus consommateurs. Nous travaillons au Cepiad et nous intervenons sur le terrain pour aller voir nos anciens pairs, ne serait-ce que pour leur parler de la réduction des risques " explique t-il.  
Inauguré en décembre 2014, le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar a une vocation nationale. Il assure la formation d’étudiants et de professionnels de santé en addictologie.  

Le Cepiad donne la priorité au traitement des femmes toxicomanes (photo d'illustration)
Le Cepiad donne la priorité au traitement des femmes toxicomanes (photo d'illustration)Image : DW
Vue aérienne de Dakar depuis un avion
Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais