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Tchad : fin de la campagne électorale

Blaise Dariustone
27 décembre 2024

Pendant 21 jours, chaque candidat a tenté de convaincre les électeurs, face à des appels au boycott d’une partie de l’opposition.

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Abba Djida Mamar, membre du MPS, le parti au pouvoir
Abba Djida Mamar, membre du MPS, le parti au pouvoir, est candidat pour le troisième district de N'DjamenaImage : Joris Bolomey/AFP

D'une manière générale, la campagne électorale qui s'est achevée ce vendredi (27.12.) s’est déroulée dans une atmosphère paisible et calme. Durant les 21 jours qu'a duré cette campagne, aucun incident majeur impliquant les différents bords politiques n’a été observé.

Un climat que salue d’ailleurs Christian Baïdessou, expert international en question électorale, qui déplore cependant le manque d’engouement et l’absence de débats de fond entre candidats lors de cette campagne.

"En termes d'engouement pour un triple scrutin, on se serait attendu à une plus grande effervescence. Ce qui n'est hélas pas le cas. En dehors de quelques tournées impliquant des membres du gouvernement - et comme toujours avec les moyens de l'État -, la plupart des jeunes candidats avec lesquels j'ai échangé disent opter pour une campagne de proximité plus en phase avec leurs moyens et capacités de mobilisation. Il faut noter l'absence de débats de fond dans la plupart des activités de cette campagne", estime Christian Baïdessou.

Un manque d'engouement dû au boycott ?

Pour une partie de l’opposition qui refuse de participer à ces élections, le manque d’engouement lors de la campagne est le résultat de leur appel au boycott. C’est ce qu’explique le porte-parole de l’opposition, Max Kemkoye.

"Nous rejetons totalement un système électoral irrégulier et sans garantie de transparence. Par exemple, le refus par l'Agence nationale de gestion des élections (ANGE) de remettre les procès-verbaux aux délégués des candidats, le refus d'afficher les résultats dans les bureaux de vote et le refus de proclamer les résultats dans les circonscriptions électorales. Tout cela, ajouté à l'exclusivité du contrôle total de l'ANGE et du Conseil constitutionnel par le pouvoir, rend ce processus inacceptable. Alors, avec un tel système, seuls les « damnés » peuvent accepter d'aller à ces élections", tranche le porte-parole de l'opposition.

Abba Djida Mamar aux côtés de Bartchiret Fatime-Zara Douga
Abba Djida Mamar aux côtés de Bartchiret Fatime-Zara Douga, mairesse de N'Djamena et candidate à sa réélectionImage : Joris Bolomey/AFP

Mais pour François Djekombé, président du parti Union sacrée pour la République (USPR) et candidat aux législatives, boycotter ces élections ne changera rien.

"Les citoyens sont libres de voter, car ces élections conditionnent leur vie. Qu’on participe ou pas, notre pays va continuer à avancer. Moi, je pense qu’au lieu de boycotter en disant : « Si je vote, qu’est-ce que ça va changer ? », il faut aussi se demander : « Est-ce que refuser de voter changera quelque chose ? »".

À noter que la campagne électorale a été boycottée également par les médias privés, qui dénoncent le manque d’appuis financiers de l’État. La suspension des émissions interactives par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) en cette période a également été fortement critiquée.

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais