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Le cri de détresse des réfugiés camerounais au Tchad

Blaise Dariustone
9 décembre 2021

Au Tchad, des centaines de Camerounais ont trouvé refuge aux alentours de N'Djamena à la suite des conflits intercommunautaires dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun.

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Campement des réfugiés dans le village de Guelmbague au Tchad.
Campement des réfugiés dans le village de Guelmbague au Tchad.Image : Blaise Dariustone/DW

Les affrontements, qui ont fait près de 20 morts, des centaines de blessés et plus de 30.000 déplacés, ont éclaté dimanche dans le département de Logone-et-Chari, opposant les pêcheurs mousgoum aux éleveurs de bétail arabes. La raison du conflit serait liée aux ressources en eau et en pâturage. 

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Un réfuge

Environ 300 Camerounais et Tchadiens qui ont fui ces affrontements se sont réfugiés dans un campement dans le village de Guelmbague, dans la commune du neuvième arrondissement de la ville de N'Djamena. Le village est situé à quelques encablures de la ville de Kousseri au Cameroun, théâtre de violents affrontements entre les éleveurs arabes et les pêcheurs de la communauté Mousgoum.

Une famille de réfugiés
Une famille de réfugiés Image : Blaise Dariustone/DW

De nombreuses femmes et enfants ayant fui leur domicile au Cameroun se sont donc réfugiés là. Ruth, de nationalité tchadienne et mariée à un Camerounais, en fait partie. ‘'Nous sommes des réfugiés du Cameroun. Nous sommes ici à la suite des troubles, les arabes éleveurs ont attaqué les pécheurs mousgoum et ils ont tué beaucoup de gens, c'est pour ça qu'on a fui. On a tout laissé derrière nous, ils ont brûlé nos maisons, on a abandonné notre bétail là-bas. Nous sommes venus dormir dans le froid comme ça avec les enfants. Nos maris sont toujours en guerre là-bas, nous sommes en train de prier pour eux comme ça‘' explique t-elle.

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Un appel au secours

Même cris de détresse du côté de Thérèse, une réfugiée camerounaise qui appelle le gouvernement tchadien et la communauté internationale au secours:‘'Notre appel est qu'on nous vienne en aide avec des vivres, des moustiquaires etc… On se retrouve ici parce que si on reste là-bas, les éleveurs arabes risquent de nous brûler. On est là depuis déjà trois jours, nous sommes partis en abandonnant tous nos  biens. On ne sait où aller pour l'instant et nous sommes regroupés ici.''

Ecoutez le reportage de Blaise Dariustone

Une situation qui inquiète également le secrétaire général du chef du village de Guelmbag, Georges Banda.‘'Au début, lorsque ce conflit a éclaté, les gens ont pris la fuite. C'est comme ça qu'on les a accueillis à l'église Saint-Joseph de Guelmbague. Certains sont exposés au soleil sans abri. Il y a des malades, des femmes qui ont accouché sans aucune assistance médicale. Ici, on a enregistré près de 300 réfugiés mais il y en a d'autres qui continuent d'arriver '' explique t-il.

Face à l'ampleur de la situation, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, a demandé au gouvernement tchadien de prendre des mesures et aussi invité les Tchadiens à faire preuve de solidarité vis-à-vis de ces personnes forcées de quitter leur pays.

Il a en outre demandé à la communauté internationale d'agir pour fournir en urgence l'assistance nécessaire à ces nouveaux réfugiés.

 

 

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais