Trump met de l'huile sur le feu nord-coréen
4 septembre 2017Dans une série de Tweets après l'essai nucléaire de dimanche, Donald Trump a dénoncé l'attitude de la Corée du Nord mais il s'en est aussi pris brusquement à la Corée du Sud lui reprochant de vouloir mener une politique d'apaisement.
Ses propres intentions restent cependant difficiles à décoder. Il y a encore quelques jours, le chef de la Maison Blanche déclarait que ce serait un honneur pour lui de s'entretenir avec Kim-Jong un. Mais ce week-end, après le sixième essai, il a de nouveau évoqué le renforcement des sanctions tout en faisant planer le doute sur une possible intervention militaire.
Des revirements qui ont fait dire dimanche soir à Martin Schulz, candidat à la chancellerie en Allemagne, que Donald Trump n'est tout simplement pas la bonne personne pour régler ce conflit. "L'Allemagne ne peut pas soutenir un homme qui propage sur Twitter des infamies (...) et qui ne recule devant rien pour dénigrer ses adversaires," a déclaré le candidat à la chancellerie en Allemagne.
"Le problème", a-t-il poursuivi, "c'est qu'actuellement il est très difficile de savoir qui, dans le gouvernement américain, se range du côté du président et qui sont ceux avec qui on peut parler raisonnablement. Il faut parler avec des gens sur qui on peut compter. Il y en à Washington. Et il faut parler aussi bien-sûr avec nos partenaires de l'OTAN et de l'Union européenne."
Sanction ou dialogue ?
Alors, faut-il de nouvelles sanctions ? Jusqu'ici, celles pris par la communauté internationale semblent ne pas avoir eu l'effet escompté. La bombe à hydrogène qui a été testé ce weekend serait d'une puissance sans précédent, selon des responsables sud-coréens.
Et qu'en est-il d'un dialogue avec Pyongyang ? Certains rappellent le précédent iranien : après des années de négociations, Téhéran a accepté une réduction de ses capacités nucléaires contre une levée progressive des sanctions. Pourquoi ne pas tenter la même chose avec Pyongyang? se demande Hartmut Koschyk, membre du parti conservateur CSU et expert de la Corée du Nord. "Il ne s'agit pas de laisser Pyongyang perfectionner encore sa stratégie nucléaire. Mais je pense - et c'est en partie dû à l'échec de la diplomatie occidentale - qu'on ne pourra pas revenir en arrière. Il faut geler ce programme nucléaire et accepter de considérer la Corée du Nord, sur un pied d'égalité, comme un partenaire de négociations."
Une position défendue également par la Russie que l'on entend de plus en plus dans le dossier nord-coréen et qui a critiqué le "langage des sanctions", brandi par le président américain Donald Trump.