Le Royaume-Uni peut-il quitter l'UE ?
16 octobre 2012Après Ellen Johnson Sirleaf, après Barack Obama et Nelson Mandela, après Médecins sans Frontières et les Nations unies, voici donc que l'Académie Nobel a décerné à l'Union européenne le prix Nobel de la paix 2012. À première vue, on se demande pourquoi. Est-ce que Bruxelles œuvre tant que cela au soutien de la paix dans le monde ? Certes, Bruxelles aide au développement et à la reconstruction des pays qui en ont besoin en Afrique, en Asie ou en Amérique.
Mais ce n'est pas la raison. Non, la raison est beaucoup plus simple. Le projet européen, ébranlé par la crise de l'euro, contesté par les centaines de milliers de manifestants qui, dans les rues d'Athènes, de Madrid ou de Lisbonne, hurlent leur désarroi devant les mesures d'austérité, ce projet historique n'a jamais été aussi impopulaire. Pourtant il s'agit d'un projet unique dans l'histoire de l'humanité. C'est ce que le jury du Nobel a tenu à souligner à un moment où tout le monde ou presque semble l'avoir oublié. Lucidité du Nobel
Car ce projet européen c'est celui de la réconciliation d'un continent déchiré par des siècles de guerres et par deux conflits mondiaux qui ont mis l'Europe à genoux. C'est sur les cendres de cette Europe ruinée que la CEE en 1957 puis l'Union européenne en 1992 ont bâtit, pas à pas, un continent où la paix et la prospérité économique ont fait le bonheur de ses populations.
Et ceci en combien de temps ? En cinquante ans à peine. Cinquante ans pour effacer des rivalités centenaires entre la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Cinquante ans pour écarter totalement la probabilité d'un conflit armé entre les membres de ce club de la paix qu'est devenu l'Union européenne. Quel autre continent peut se vanter de ce résultat ? La paix, elle est devenue tellement évidente que les jeunes générations la considèrent comme acquise et oublient que le projet européen en détient la paternité. C'est tout cela que le jury du Nobel a voulu rappeler. Pour cela, il faut les remercier pour leur lucidité. Quel avenir européen pour Londres ?
On parle souvent d'un pays comme la Grèce qui pourrait quitter la zone euro et pourquoi pas l'Union européenne. Or, non seulement la Grèce ne quittera jamais ni la zone euro ni encore moins l'UE mais en plus, on réalise que c'est un autre pays qui pourrait bien le faire : et ce pays n'est rien moins que le Royaume-Uni.
C'est du moins l'avis de Pauline Schnapper, elle est professeur à l'université Paris 3 et l'auteur d'un article publié par la Fondation Robert Schuman et intitulé "Quel avenir pour le Royaume-Uni dans l'Union européenne ?". Eurocrash
Nous nous intéressons maintenant à une pièce de théâtre qui se moque de l'euro. Intitulée "Eurocrash !", cette pièce tourne en dérision les circonstances de la naissance de l'euro et les politiques européennes de ces dernières années. Mâtinée d'un cynisme très britannique, elle est l'œuvre de David Shirreff, correspondant à Berlin du prestigieux hebdomadaire britannique "The Economist".
Après un beau succès en Angleterre et en Allemagne, la pièce a fait son retour à Berlin. Julien Mechaussie est allé assister pour nous à la première au Prime Time Theater.